12 septembre 2015, 11:58

HOLLYWOOD MONSTERS : Steph Honde


Stéphane Honde, leader de HOLLYWOOD MONSTERS, évoque en exclusivité pour HARD FORCE l’enregistrement de "Evilution", le second album du groupe qui a mobilisé quelques grands noms autour de lui. Neil Murray (WHITESNAKE, Michael Schenker...), Vinny Appice (DIO, BLACK SABBATH...), Jenny Haan (BABE RUTH), Tracy G. (DIO) ou encore Pascal Mulot (Patrck Rondat, SATAN JOKERS, Steve Vai, Simon Phillips...) et Tim Bogert sont de la partie.


Est-ce que tu peux te présenter à ceux qui ne te connaissent pas encore ou très peu ?
Je suis le chanteur, guitariste et compositeur du groupe HOLLYWOOD MONSTERS. J'ai été guitariste de CAFE BERTRAND, pendant 5 ans, pour lequel j'ai écrit la musique de l’album "L'art Délicat du Rock 'n' Roll". Nous avons tourné un an avec DEEP PURPLE et avons fait plusieurs fois la première partie d'AC/DC lors de leur tournée Black Ice. J'ai quitté le groupe juste après le concert du Stade de France et je suis devenu le guitariste de Paul Di'Anno sur sa tournée Française. Quelques mois plus tard, en 2013, je partais pour Los Angeles et c'est là que j’ai commencé à travailler sur les morceaux de "Big Trouble", le premier album de HOLLYWOOD MONSTERS.

Que t’a apporté l’aventure CAFE BERTRAND ?
Ça me rappelle une interview de Ronnie James Dio à qui on demandait ce que lui avait apporté son expérience avec Blackmore... c’est à peu de chose près pareil. J'ai appris ce qu'il fallait et ce qu'il ne fallait pas faire. J'ai appris à être professionnel et à gérer mon stress devant le public, à mieux jouer, à faire le show, etc... Mais, j'ai aussi retenu que le business et les amis ne font pas bon ménage dans ce métier. A ce niveau-là, c’est avant tout un business et à l'époque on n’était pas prêts pour ce monde. Je pense que cela nous a détruits. L'enregistrement du deuxième album de CAFÉ BERTRAND (j’ai très peu participé au premier "Les Airs Emprunés"), a ressemblé à Spinal Tape. Le studio d'enregistrement était génial, mais on n'avait que très peu de temps donc j'ai dû enregistrer mes parties et les soli en une prise... ça a de bons et de mauvais côtés ! Je me souviens surtout de l'ingénieur du son qui s’était présenté à nous le premier jour en nous disant : « Je viens d'acheter des CD de rock pour savoir à quoi ça ressemble. », oups !, on était mal barrés...

Pourquoi et quand as-tu décidé de partir aux USA ?
Un ras-le-bol général ! L'anecdote sur l’incompétence de l’ingénieur du son dont je t'ai parlé plus haut en fait partie. Si tu ne joues pas de la variété française, tu n'as pratiquement aucune chance de gagner ta vie en France. Pourtant, il y a beaucoup d’excellents musiciens, mais beaucoup sont frustrés comme je l'étais à l'époque. L'autre raison est un problème lié au statut d’intermittent. Tout le monde court après les "cachets", personne ne s'investit vraiment dans un projet car le cachet prime avant tout. Pour faire court, ça enlève tout espoir d’avoir un avenir artistique. J'étais intermittent moi-même, mais j'ai décidé de tout laisser tomber, et de prendre le risque de vivre mes rêves : partir avec ma guitare sous le bras à Los Angeles et essayer de jouer avec mes idoles. Ça n'a pas été facile de se faire respecter et de se faire une place car la concurrence est rude. Mais le jeu en valait la peine.
 

"L'album "Big Trouble" m'a ouvert beaucoup de portes et a changé ma vie de musicien." - Steph Honde



Comment un jeune "Frenchy" arrive-t-il à mobiliser des musiciens prestigieux comme Tim Bogert, Don airey, Vinnie Appice et Paul Di'Anno ?
Pour ce qui est de Don ou Paul, je les connaissais personnellement depuis la tournée avec DEEP PURPLE et DI'ANNO, et j’étais resté en contact avec eux. Pour ce qui est des autres,  j'y suis allé au culot. J’ai appelé pour caler un rendez-vous afin de leur faire écouter mes nouvelles compos tout simplement. Les musiciens là-bas sont très ouverts et du moment qu'on fait ses preuves, qu'on leur montre qu'on sait jouer, tout se passe bien... En revanche, c’est vrai que j’étais très impressionné à chaque fois que je rencontrais pour la première fois l'une de mes idoles. Je le suis toujours.

Est-ce que ces opportunités se présentent facilement aux USA ?
Oui, surtout à L.A. Ces musiciens habitent tous dans cette ville et ils se connaissent, donc si on se fait une bonne réputation, ils se passent le mot,  j’étais surpris de savoir que certains d'entre-eux me connaissaient par l'intermédiaire de Vinny, par exemple. En revanche, je pense que l'effet inverse est vrai aussi : si on n’est pas "pro" ou pas assez bon, on est vite grillé.

Comment a été reçu "Big Trouble", enregistré en 2014 avec HOLLYWOOD MONSTERS ?
A ma surprise, très très bien. Pour être franc, j'ai été vraiment étonné de la bonne réaction générale des critiques. J’étais tellement fier de voir mon album dans le rayon des nouveautés à L.A. que j'en ai acheté un exemplaire. Distribué dans le monde entier, cet album m'a ouvert beaucoup de portes et a changé ma vie de musicien.

As-tu tourné ensuite pour le promouvoir ?
Malheureusement non, car le label était plus préoccupé à encaisser les bénéfices qu’à investir sur nous. Mais je suis pas le seul dans ce cas. Tout le monde pensait que les téléchargements illégaux avaient "fait les pieds" aux maisons de disques et qu'elles n'avaient eu que ce qu'elles méritaient. Mais ça n'a fait qu'empirer les choses, et aujourd’hui, les labels nous volent plus que jamais. Ceux qui se font avoir au bout du compte sont encore les musiciens... Ils se font avoir, à la fois, par les labels ET les gens qui téléchargent illégalement le fruit d’un travail qui peut prendre des années. Pour le prochain album, je ferai les choses autrement.

Une anecdote sur l’enregistrement, dont tu te souviens ?
Je me souviens qu’à chaque fois que j'entendais les premières prises de Vinny, Tim ou Don... c’était Noël. Je n'en revenais pas. Dire que j'étais fan d’eux depuis mon adolescence et que je jouais avec mes idoles. Je suis très fier de cet album.

Depuis quand et où enregistres-tu ton second album ?
L’enregistrement est déjà bien entamé, il devrait être fini dans quelques mois. Cette fois-ci j'ai pris le temps de le faire et je pense qu'il sera largement meilleur que le premier. Nous enregistrons à la fois en France et aux USA. "Evilution" devrait être dans les bacs au début de l’année 2016.
 

"On peut dire que c'est un mélange entre MOTÖRHEAD, PINK FLOYD, BLACK SABBATH et les FOO FIGHTERS." - Steph Honde


Combien de titres ?
Il y a 10 titres, j'en ai composé beaucoup plus mais je préfère en graver moins. Je préfère dix bons titres que 15 moyens. J’assure la production de "Evilution" car on n'est jamais mieux servi que par soi-même, non ? Pour ton information, "Village Of The Damned" se retrouvera sur la B.O. d'un film français qui s'appelle 'Kill The Nazi".

Avec quels musiciens tu enregistres ce nouvel album ?
Vinny Appice est toujours derrière la batterie mais cette fois-ci, il jouera sur tous les morceaux. Neil Murray tiens la basse et j’ai invité plusieurs artistes comme Darren Crisp (chanteur de AGE OF LIBERTY qui gagne a être connu). C’est lui qui mixera l'album. L’incroyable chanteuse Jenny Haan (BABE RUTH), Tracy G. (DIO) et Tim Bogert. Tim enregistre un seul titre et je pense que ce sera le dernier enregistrement de sa carrière. Sa participation est donc très symbolique. Il y a aussi un Français que j'admire beaucoup en la personne du super bassiste Pascal Mulot. Je suis vraiment heureux qu'il fasse partie de l'aventure.

Quelle sera son orientation musicale ?
Il sera globalement plus heavy que le premier mais aussi plus mélodique. Il contiendra donc plus de morceaux qui bastonnent et il n'y aura que deux ballades (dont une bluesy). On peut dire que c'est un mélange entre MOTÖRHEAD, PINK FLOYD, BLACK SABBATH et les FOO FIGHTERS. Tu pourras t’en rendre compte, car le teaser du titre "Evilution" sur lequel ont retrouve donc Darren, Vinny, Neil, Tracy et moi est en ligne. Ce morceau est énorme ! Bien que ce ne soit pas vraiment un concept album, il y a un thème général qui est "Evilution", les morceaux parlent de notre société, de l'évolution de nos relations, de notre travaille, etc... Les paroles ont une grande importance dans cet album, j'y ai prêté beaucoup d'intérêt.

Est-ce que nous pourrons voir HOLLYWOOD MONSTERS sur scène en France ?
Oui. Cette fois-ci, je prends le temps de bien faire les choses afin d'être capable de tourner aux États-Unis et bien sûr en France. Le public français me manque énormément et je languis de tous vous retrouver.

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Blogger : Jean-Baptiste "Jibe" Quentin
Au sujet de l'auteur
Jean-Baptiste "Jibe" Quentin
Jean-Baptiste Quentin, dit Jibé, a été biberonné pendant le lycée à la presse hard rock naissante (Enfer Magazine, Metal Attack...). Il est passionné des musiques metal depuis que sa tante lui a offert "Machine Head", de qui vous savez, pour ses huit ans. Photojournaliste tout terrain (PQR et agence de communication), Jibé écume depuis 25 ans les salles de répétition et de concerts de la Normandie, au service du rock sous toutes ses formes, pour la presse locale, des fanzines et webzines. Appareil photo en bandoulière et carnet de notes à la main, il apporte sa pierre à la diffusion du rock. Un parcours ponctué par un investissement comme blogueur de HARD FORCE, toujours sur la brèche !
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