6 mars 2016, 10:53

MAGNUM

"Sacred Blood 'Divine' Lies"

Album : Sacred Blood "Divine" Lies

44 ans ! Cela fait maintenant 44 ans que MAGNUM existe et sort ses albums avec une régularité qui, par les temps qui courent, force l'admiration (si l'on fait exception du hiatus entre 1994 et 2002, dû à un split qui fort heureusement ne s'est pas avéré définitif). Là où la plupart des groupes qui ont autant d'heures de vol – voir plus – que la bande à Tony Clarkin ont du mal à produire un album tous les quatre ans (IRON MAIDEN, AEOSMITH, AC/DC, METALLICA, quelqu'un ?), MAGNUM nous gratifie tranquillement d'une nouvelle galette tous les deux ans. Certains argueront que ça ne sert à rien de sortir des albums aussi rapidement si c'est pour publier des disques moyens. L'argument pourrait être recevable si la production de MAGNUM n'était, depuis leur retour, aussi bonne. Ce dernier disque ne déroge d'ailleurs pas à la règle, et devrait même trouver sa place parmi les tous meilleurs albums du groupe.

Rock progressif, art rock, hard rock, heavy metal (à l'ancienne) ou simplement rock, MAGNUM l'a sans doute été, alternativement ou simultanément. Et cette fois-ci, Tony Clarkin, unique compositeur du groupe, semble avoir voulu se réserver la part du lion en composant un album très heavy (pour du MAGNUM, hein, on ne parle pas de ARCH ENEMY, non plus), rempli de riffs de guitare pesants. Si le six-cordiste n'est pas le soliste le plus impressionnant de l'histoire du rock techniquement parlant, il fait montre d'un savoir faire indéniable en matière de plan heavy et de note accrocheuse, comme en témoignent les premiers titres qui font démarrer l'album sur les chapeaux de roues ("Sacred Blood "Divine" Lies", "Crazy Old Mothers", "Gipsy Queen"), ou "Twelve Men Wise And Just", dont certaines parties rythmiques semblent sortir tout droit d'un album d'IRON MAIDEN. Et je mets quiconque au défi de ne pas avoir envie de secouer la tête en tapant du pied sur "Princess In Rags" ou "Quiet Rhapsody".

Les guitares se font toutefois moins présentes sur "Your Dreams Won't Die", dont le refrain fait fugacement penser au "One" de U2, pour une ambiance plus symphonique qui pourrait donner envie de sortir les briquets en concert, avant de revenir sur "Afraid Of The Night" qui n'est peut-être pas le morceau le plus passionnant de l'album. "A Forgotten Conversation" s'avère plus varié dans ses ambiances et ses changements de rythme mais c'est "Quiet Rhapsody" qui fait vraiment repartir la machine avec son refrain hyper accrocheur (une constante sur l'album) avant que l'album se termine en beauté sur "Twelve Men Wise And Just" et "Don't Cry Baby", cette dernière voyant Clarkin dégainer la guitare acoustique (ou du moins jouer en son clair) pour un rendu malgré tout plutôt heavy.

Le plus impressionnant reste toutefois le chanteur Bob Catley, 68 ans au compteur, qui n'a sans doute jamais sonné aussi agressif (ce n'est d'ailleurs sans doute pas pour rien que Tobias Sammet est allé le débaucher pour le dernier album d'AVANTASIA) et il y a fort à parier que l'auditeur non averti qui passerait sans transition de « On A Storyteller's Night » (1985) à « Sacred Blood "Divine" Lies » aurait du mal à croire qu'il s'agit du même vocaliste (ni du même groupe, d'ailleurs). Le reste de l'équipe assure derrière, entre la frappe lourde de Harry James et la basse efficace d'Al Barrow, mais on peut regretter que le claviériste Mark Stanway se contente souvent de plaquer des accords, au détriment d'un jeu plus legato comme sur "Don't Cry Baby", qui clôt l'album, et qui est pourtant du meilleur effet.

En bref, un très bon album heavy rock à l'ancienne (mais sans que le son paraisse daté) de la part d'un groupe qui, après 44 ans de carrière, pourrait se contenter de vivre sur ses acquis sans se fouler mais qui continue à fournir de bien plaisants CD. Il y en a qui devraient en prendre de la graine (suivez mon regard...).

Blogger : Florent Dié
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