14 mars 2016, 8:38

SPIRITUAL BEGGARS

"Sunrise To Sundown"

Album : Sunrise To Sundown

Droit au but.
Si elle n’incarnait pas déjà la destinée d’une légende du football, hélas aujourd’hui à la peine, la devise siérait parfaitement à ce SPIRITUAL BEGGARS 9e du nom. Rarement, ces derniers temps, un album aura si vite passé le test des écoutes pour être adopté. Une ou deux… Quoi qu'il en soit, guère plus.
Sur le plan de l’efficacité, le gang de Halmstad (Suède) s’est surpassé et ce qui frappe d'emblée, c’est le large éventail des influences qui semblent avoir nourri ses géniteurs. A côté, l’inspiration corner de DREAM THEATER passerait volontiers pour le rayon rock de la médiathèque de Brie-Comte-Robert.
DEEP PURPLE ("Diamond Under Pressure"), IRON MAIDEN ("What Doesn’t Kill You", cousin éloigné de "Be Quick Or Be Dead"), RAINBOW et le WHITESNAKE des premières années ne sont pas loin. L'ombre des PINK FAIRIES plane et à bien tendre l’oreille, on croirait déceler d’infimes touches de BON JOVI période « Keep The Faith ». Comme la groseille dans le Beaujolais nouveau, c'est succinct mais contrairement à la piquette automnale, « Sunrise To Sundown » passe tout seul.
On pourrait, sans trop se lasser, poursuivre le jeu de piste, continuer à déceler la moindre connexion avec le hard rock et ses figures historiques. Mais ce serait gâcher le plaisir procuré par un disque qui ne semble avoir d'autre but que celui de divertir son auditeur "du lever au coucher" de la grosse boule de feu perchée à quelque 150 millions de kilomètres.
Après plus de vingt ans d'activité, SPIRITUAL BEGGARS a certes un poil délaissé le stoner de ses débuts (exception faite du bien nommé "I Turn To Stone"), mais son aptitude à manier un classic rock inspiré a, depuis, permis à des albums comme « Demons » ou « Earth Blues » de marquer la scène hard.
En 2016, fort d'un line-up stabilisé depuis près de six ans et d'une poignée de riffs à partir "en garde sans", le groupe délivre sa galette la plus dense (le morceau/titre, "Lonely Freedom, Still Hunter"). Et si Michael Amott (ex-CARCASS, également guitariste d'ARCH ENEMY) reste la figure de proue de cette spirituelle machine de guerre, l'apport de l'ex-OPETH Per Wiberg sur le plan de la compo est un atout de poids.
A défaut de tapis de rouge, le claviériste déroule les nappes d'orgue Hammond sur des rythmiques qui peuvent se faire pachydermiques ("Southern Star", l'excellent "No Man's Land" et son break mélodique) et servir de formidable terrain de jeu à un Apollo Papathanasio (chant), impeccable de bout en bout.
Sur l'échelle de l'originalité, « Sunrise To Sundown » ne se hissera, malgré tout, probablement pas bien haut ("Hard Road").
Sur celle du plaisir, en revanche, mieux vaut ne pas être trop sujet au vertige.

Blogger : Eric Buggea
Au sujet de l'auteur
Eric Buggea
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK