Attention, ce nouvel album d'HEXVESSEL est une machine à voyager dans le temps. Une machine qui aurait buggé et serait irrémédiablement bloquée sur la fin des années 60 et le début des années 70. Là où les deux efforts précédents des Finlandais et de Mat McNerney (leur Anglais de chanteur/guitariste/compositeur, et fondateur), naviguaient dans des eaux psychédéliques oscillants entre MALICORNE et BLACK SABBATH et manifestement inspirées par la consommation de champignons bizarres, ce nouvel album recentre le débat en tapant gaiement dans des ambiances inspirées par les DOORS ("When I'm Dead", "Mushroom Spirit Doors" le bien nommé), JEFFERSON AIRPLANE et le PINK FLOYD des débuts ("Earth Over Us"), ou encore les BEACH BOYS ("Mushroom Spirit Doors"). Curieusement, le chant a parfois des relents d'une certaine New Wave des années 80 (pas celle du British Heavy Metal. L'autre), et certains passages peuvent faire penser au BLUE ÖYSTER CULT de « Fire Of Unknown Origin » ou de « Spectres » ("Transparent Eyeball"). Des ambiances folk des premiers albums il ne reste pas grand-chose, si ce n'est une batterie qui se fait parfois tribale comme sur "Transparent Eyeball", le lancinant "Mirror Boy" et sa trompette inattendue, ou sur "Hunter's Prayer", qui clôture l'album et utilise un violon un peu noyé dans le mix. La quasi totalité de morceaux ne dépasse pas les cinq minutes et deux seulement atteignent les cinq minutes trente là où le groupe était coutumier des morceaux de plus de dix minutes.
Par contre, si on trouve une belle ballade planante, "Cosmic Truth", ou "Mirror Boy", un morceau tout en ambiance « on a fumé la moquette » (je recommande d'ailleurs vivement la lecture de la présentation du groupe sur leur site. La beuh finlandaise à l'air d'être d'excellente qualité...), il ne faut pas s'attendre à retrouver les guitares super lourdes et saturées qui émaillaient encore les précédents albums d'HEXVESSEL. Ce qui s'en rapproche le plus est peut-être le lourdingue et répétitif "Drugged Up On The Universe" (qui doit cependant trouver tout son sens sous influence), ou "When I'm Dead", très inspiré par les DOORS mais à la rythmique pesante. Il faut bien reconnaître néanmoins que, d'une manière générale on est beaucoup plus proche du Rock Psychédélique de la fin des années 60 que de quoi que ce soit d'autre. Ce qu'on pourrait peut-être reprocher à cet album autrement plutôt efficace, c'est de proposer une musique aux éléments aussi identifiables. Autrement dit, on a souvent l'impression d'avoir déjà entendu ça ailleurs. Mais tout ça est bien goupillé et on se surprend à esquisser des pas de danse à la Austin Powers, aussi pourquoi bouder son plaisir ?
Alors « When We Are Death » est-il un album metal ? Franchement, pas du tout. Hard-rock ? Pas Vraiment. Écoutable ? Ouais, grave.
Allez, fais tourner.
