30 mai 2020, 19:44

ALESTORM

• Interview Christopher Bowes

S'il y a bien un mot qui ne correspond pas à ALESTORM, c'est sobriété ! Dans tous les sens du terme d'ailleurs. Leur power-folk metal, par exemple, est bourré d'énergie et de riffs fringants et leurs paroles sont pleines d'imagination et de fun. Leur dernier album « Curse Of The Crystal Coconut » nous emmène sur des flots de whisky écossais vers des horizons bien lointains et encore vierges. Une croisière animée par le chanteur Chistopher Bowes qui a bien voulu nous dévoiler sa carte au trésor et à répondu à toutes nos questions avec une bonne humeur assumée.


Votre album « Curse Of The Crystal Coconut » est à nouveau plein d'humour. C'est important pour vous de transmettre de la joie grâce à votre musique ?
Bien sûr ! Nous sommes des gens heureux, on adore s'amuser et faire des blagues donc ce serait vraiment bizarre pour nous de faire semblant d'être tristes ou faire un album diabolique et prétendre que nous sommes méchants. Je pense qu'il est important qu'il y ait des groupes qui permettent d'ouvrir ce genre de perspectives musicales. Beaucoup de groupes de metal sont négatifs, sombres. Donc on contre-balance un peu.

Quand vous écrivez vos paroles, quelles sont vos sources d'inspiration ? Est-ce que vous vous basez sur des histoires qui existent ou inventez-vous tout ?
On essaye de ne rien prendre de la vie réelle ou de l'histoire, cela ne nous convient pas. Dans le passé, on a écrit quelques chansons comme "1741: The Battle Of Cartagena" ou "No Grave But The Sea" qui se basent sur des batailles de pirates historiques. Mais je n'ai pas fait de grosses recherches à leur propos. J'ai juste été sur Wikipedia, pris le premier article que j'ai trouvé et voilà. Nous ne sommes pas du tout des spécialistes du sujet, nous n'étudions rien de son histoire. Du coup, pour l'écriture des paroles, on prend ce qui nous passe par la tête, des histoires folles avec des paroles stupides et on ajoute des ingrédients qui en font des histoires de pirates : un bateau, une jambe de bois... et voilà une chanson de pirate !

Ca paraît simple ! Et quelle est la recette magique de votre musique si énergique, fédératrice et addictive ?
Il y a quelques trucs techniques, des mélodies que l'on met ensemble, des riffs que l'on utilise tout le temps. Je ne sais pas si je pourrais l'expliquer. Dans ma tête, j'ai le modèle rythmique et le thème et je sais ce que je veux, donc ça s'écrit un peu tout seul finalement.

Wow ! Quelle chance !
Oui, je pourrais écrire des chansons toutes la journée ! Mais j'essaye de ne pas le faire car elles seraient mauvaises (rires) ! C'est dur de n'écrire que des bonnes chansons.

« Curse Of The Crystal Coconut » est votre sixième album. En quoi est-il différent des précédents ?
C'est un album d'ALESTORM, il n'y a pas de doute. Mais on essaye quand même de toujours ajouter quelque chose de nouveau. Celui-là est je dirais plus punk que les précédents. Dans les riffs, l'attitude. Un peu style pop-punk de la fin des années 1990, comme THE OFFSPRING par exemple. Il contient aussi beaucoup d'influences bizarres. Je co-écris les chansons avec un ami australien et il écrit aussi de la musique folle donc des chansons comme "Tortuga" sonnent très sauvages. Il y a donc beaucoup d'expérimentation de la folie je dirais...

Et quelle est cette malédiction ("curse") de la noix de coco de cristal ?
Cela vient d'une chanson qui s'appelle "Pirate's Scorn" qui est une reprise d'une chanson d'une émission de télé pour enfants qui est basée sur le jeu vidéo Donkey Kong. Cette noix de coco de cristal est très importante et cette chanson parle d'un pirate qui veut voler la noix de coco à Donkey Kong. J'ai trouvé que c'était très cool comme titre d'album. On en a bien sûr fait une malédiction car les pirates ont besoin d'aventures. Donc il n'y a pas vraiment de malédiction de noix de coco de cristal mais ça sonne bien alors c'est tout ce qui nous intéresse.

Et cela nous transporte vers des îles paradisiaques à l'autre bout du monde. C'est un moyen de s'échapper du monde moderne ? Ou une expérience personnelle, car il semble que l'album ait été enregistré en Thaïlande ?
On est effectivement allé en Thaïlande en janvier car si tu fais un album en Europe en janvier, tu es confronté au froid et à la pluie et tu te sens triste. Donc on a voulu se trouver un endroit sympa et il y avait ce studio en Thaïlande. On s'est beaucoup amusé ! Il y avait une espèce de jungle, une grande piscine juste à côté du studio. On pouvait enregistrer un truc et sauter dans la piscine ! C'était vraiment l'endroit parfait pour faire un album de pirates ! On a même tourné les vidéos là-bas car l'endroit était magnifique.

Tu as un super boulot franchement !
Oui, ça va (rires). Mais en ce moment, on n'a pas grand chose à faire. Tous nos concerts sont annulés donc je suis assis là à attendre des jours meilleurs où on pourra remonter sur scène.

Tu dois avoir hâte de présenter votre nouvel album en live ?
Oui, mais bon, c'est ainsi .On doit juste accepter la situation telle qu'elle est. On devait faire le Graspop, le Hellfest, mais ce sera pour une prochaine fois.
 


Vous avez des invités sur cet album comme Ally Storch (SUBWAY TO SALLY) ou encore  Mathias Lillmåns (FINNTROLL), ce sont de bons camarades de bord ?
Ally est notre amie et elle joue du violon sur l'album. Elle est venue car notre producteur connaît tout le monde et on lui a dit qu'on avait besoin d'un violoniste. Il nous a parlé d'elle et elle a fait un excellent travail ! On lui envoyait nos idées et quelques heures plus tard, elle nous renvoyait ses enregistrements. C'était super rapide !
L'année dernière nous avons joué un concert avec FINNTROLL en Allemagne, on a beaucoup bu ensemble et j'ai demandé à Matthias, le chanteur, s'il voulait chanter sur notre album. Il a accepté. Et il est super ! Il apparaît sur la chanson "Chomp Chomp" qui ressemble à une chanson de FINNTROLL, très folle !
Mais mon invitée préférée reste cette fille d'Allemagne qui s'appelle Patty Gurdy. Elle joue dans STORMSEEKER qui est un groupe de pirates aussi. Elle y joue de la vielle à roue. Je lui ai donc écrit un mail pour lui dire que j'aimais bien ce qu'elle faisait et lui demander si elle pouvait venir jouer sur notre album. Elle a accepté. Elle a aussi chanté un peu et elle joue de la vielle sur tout l'album, qui est probablement l'instrument le plus pirate de tous les temps !

C'est un instrument traditionnel mais qui sonne avec beaucoup de puissance...
Oui exactement. C'est vraiment un instrument important quand tu fais un album metal et que tu veux le rendre plus lourd. Ca donne du punch.

Peux-tu nous parler de la dernière chanson de l'album qui s'appelle "Henry Martin" ? Elle ressemble à une ballade.
Oui, beaucoup des chansons de l'album sont un peu folles et bizarres mais on ne voulait pas que les fans d'ALESTORM traditionnels soient terrifiés ! On voulait finir par une chanson très typique du coup. C'est une vieille chanson traditionnelle écossaise, qui parle de pirates. C'est du folk pirate metal. Et encore une fois, la vielle à roue en fait quelque chose de puissant, authentique. Une très belle fin d'album, pour terminer en douceur.
 


Des titres comme "Pirate Metal Drinking Crew" vont vraiment faire danser les foules dans les festivals ! Quelle est la réaction du public pendant vos concerts ?
Ce type de chansons est vraiment fait pour être joué en live. Ce sera un must dans les festivals. Ce sont des titres simples, efficaces, avec des paroles faciles à retenir. Très cool en live !
L'expérience de ces 10-15 dernières années montre que lorsque nous jouons ces morceaux, les foules deviennent hystériques ! Et quand les gens s'amusent, nous nous amusons aussi. Et on adore ça ! Tout le monde est content ! On est vraiment un groupe live de toute façon. C'est la chose la plus importante pour nous.

Les titres sont bonifiés en live généralement...
Oui, et dans quelques années, les morceaux que nous joueront en live n'auront plus rien à voir avec les titres de l'album ! Car on continue de les améliorer, les changer. On veut faire des concerts des expériences uniques.

Et tout le visuel autour d'ALESTORM est très important aussi. C'est toi qui t'en occupe ?
La pochette est réalisée par un artiste qui s'appelle Dan Goldsworthy. Je l'ai rencontré quand il a fait les pochettes de mon autre groupe GLORYHAMMER. Il est écossais aussi et il est génial car il comprend notre humour, nos blagues, nos références pop culture. Mais quand on est sur scène, on ne prévoit jamais trop de choses. On a des idées qui nous viennent et on les exploite, comme ces canards que l'on a maintenant avec nous. On a trouvé l'idée drôle donc voilà. On a un décor très coloré, même nos vêtements changent au gré de nos humeurs, on a juste envie de s'amuser. On ne veut rien forcer. C'est ça la force d'ALESTORM : faire ce que l'on veut, sans vouloir paraître ce que l'on n'est pas.
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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