On est déjà bien familiarisé avec le concept de cette collection : dans un format qui avoisine celui du vinyle bien aimé, conservé, retrouvé ou seulement découvert pour la plupart, « Led Zeppelin » déploie donc en format XL une splendide présentation de la courte discographie du groupe et, plus intéressant encore pour les curieux et complétistes, il s’étend à toutes les références périphériques des quatre musiciens dans leurs groupes successifs ou carrières solo, à l’exception du regretté batteur.
Avec une iconographie principalement axée autour des pochettes recto et verso, mythiques et parfaitement restituées pour en savourer toute la beauté – et parfois les mystères – ces dizaines de chapitres dédiés aux oeuvres, toutes forcément majeures pour le Dirigeable, et parfois plus anecdotiques pour celles qui suivirent, sont tous articulés autour d’un texte rigoureux. La plume ? Du Cinq Etoiles : car il s’agit de celle de Belkacem Bahlouli, bien connue des lecteurs du magazine Rolling Stone dont il est le rédacteur en chef depuis des années – ainsi de ceux qui avaient plongé dans le même exercice, cette fois dédié à son autre idole Bruce Springsteen, paru chez la même maison scrupuleuse, les Editions du Layeur. Au-delà de la prose forcément soignée, instructive et illustrée d’extraits d’interviews, les "chroniques" des albums studio et lives de LED ZEPPELIN, chacune étalées sur deux double-pages panoramiques, l’auteur agrémente son sujet de quelques informations davantage techniques, telles que les dates de sorties exactes ainsi que les crédits, tant de composition que de production, voire certaines updates liées aux rééditions.
En ce qui concerne les carrières solo, bien sûr celles de Jimmy Page et Robert Plant sont les plus fournies : en ce qui concerne le guitariste, un choix plus arbitraire est accordé à sa première vie de musicien au cours des années 60, entre sa présence sur quelques enregistrements choisis en tant que "session man" réputé, puis ses aventures auprès de Lord Sutch (avec John Bonham !) ou au sein des YARDBIRDS. Par la suite, THE FIRM, son seul album solo « Outrider » en 1988, son projet avec David Coverdale en 1993 ou son live avec les BLACK CROWES sont davantage réduits à l’essentiel.
Le chapitre Page / Plant fait la transition avec celui, également fourni, consacré au Golden God des années 70 (le projet « No Quarter », entre unplugged et world music revisitant le patrimoine, mais aussi le « Walking Intro Clarksdale » qui clôt un temps les espoirs). Bien plus captivante que celle de Page, l’histoire de Robert Plant en solo (ou avec ses groupes successifs au cours des dernières années) sont ici disséqués avec la même application, un soin tout aussi respectable.
« Led Zeppelin » s’impose comme la meilleure introduction littéraire possible aux curieux et futurs grands amateurs du groupe qui souhaitent plonger dans sa production sans forcément s’intéresser aux mythes et légendes, complexes et parfois scabreuses, des quatre anglais. Rien de biographique ici, seule la découverte de l’oeuvre compte. Et pour ceux déjà initiés au strict répertoire discographique officiel et circonscrit, la porte reste donc ouverte sur des carrières solo qu’il est enfin heureux de remettre ici en lumière, permettant ainsi, enfin, aux plus aventureux, d’aller se faire conseiller sur la suite du programme.
Noël ou pas Noël : il sera toujours grand temps d’aller se procurer cet élégant compagnon idéal à la dégustation de votre (nouvelle) discothèque d’exception.