Les thrashers de la Bay Area, à San Francisco, sont de retour avec un nouvel album studio, « Persona Non Grata », 7 ans après « Blood In, Blood Out » marquant le retour du chanteur Steve "Zetro" Souza. « Persona Non Grata » est principalement l’œuvre maléfique issue de l’union entre Gary Holt, l’ex-guitariste de SLAYER, remplaçant de Feu-Jeff Hanneman, et de Souza. Comme aime le dire ce dernier, « cet album est fait pour les fans de heavy metal. Aucune concession, c’est la définition même de la violence et des émotions négatives ». Oui, mais quand on l’écoute, on ne ressent que des émotions positives ! Le travail de composition dans le style est phénoménal. Le batteur, Tom Hunting auteur et compositeur du titre "The Years of Death and Dying" sur le disque, joue sa vie sur ses parties musicales et c’est assez hallucinant ! Lorsque l’on connait sa bataille contre son cancer il y a peu et sa rémission actuelle, nous pouvons lui rendre hommage ici !
La chanson-titre ouvre l’album et définit ce qui va vous attendre tout au long de ce 12e disque. Du thrash metal old-school pur avec une production moderne réalisée par le groupe et Andy Sneap (que l’on ne présente plus). Souza est possédé sur les riffs de Holt et Lee Altus (guitariste de HEATHEN, remplaçant Rick Hunolt). La section basse/batterie de respectivement Jack Gibson/Tom Hunting est pachydermique et monstrueuse. Ce « Mother Fucker » final hurlé sur "R.E.M.F." assassine comme le riff central et le refrain de "Slipping Into Madness". Les deux singles "The Beatings Will Continue (Until Morale Improves)" et "Clickbait" avec leurs introduction phénoménales de batterie sur des riffs brutaux de Holt sont comme un uppercut reçu en plein visage ! Ca fait très mal si l’angle du coup est bien porté et EXODUS l’envoie bien.
"Elitist" est très SLAYER dans son approche et très old-school aussi. C’est tribal et ça fait mal ! "Prescribing Horror" est tout à fait comme son titre l’indique. Holt a un talent de composition indéniable. Ces rythmiques de guitare sont folles, la double pédale de Hunting qui l’accompagne également. Avec ce titre, on se sent enfermé dans une spirale sonore avec cette cloche redondante au début et ce mid-tempo envoutant. "The Years Of Death And Dying" est plus heavy avec un refrain dingue soutenu par des lignes mélodiques de guitare à la MAIDEN sous amphétamines. Petit interlude acoustique à la Jimmy Page dans ce monde de thrash avec le titre "Cosa Del Pantano". Un moment champêtre qui s’enchaine avec "Lunatic-Liar-Lord" et son intro acoustique qui mute en riff bien sauvage. Souza crie sa haine et l’ambiance musicale est la même. "The Fires Of Division" est syncopé d’entrée et part en rouleau compresseur mental qui défonce tout sur son passage. Holt et Altus font le game ! « Persona Non Grata » s’achève sur "Antiseed" avec son intro un peu à la AC/DC. Quel batteur, ce Hunting ! Souza est grave et met en mélodie sa colère tel un prêcheur de rue !
« Persona Non Grata », c’est une métaphore de brutalité et de violence, évoquant les problèmes sociaux, politiques et religieux du monde actuel. Cette conscience sociale combinée à une production moderne et des éléments thrash old-school est absolument parfaite. Tout est abrasif ! la musique, les mélodies, les paroles. Un jet d’acide au visage. Ne vous cassez pas les cervicales à l’écoute de ce nouvel album d’EXODUS !
