29 août 2011, 22:31

Steven Tyler : la biographie (avec David Dalton)

Does The Noise In My Head Bother You ? A Rock N’ Roll Memoir [Harper Luxe]


Ah, le mois d’août... Alors que certains n’ont d’autre objectif que d’éloigner le sable de leur serviette de plage ou des pages de leur magazine people, je tente pour ma part de survivre à la torture que représente la fréquentation quotidienne de la ligne D du RER. Chaque matin, entre effluves variées (sale, clope, vinasse et le super combo saleclopevinasse), conversations téléphoniques à un volume sonore intolérable à des heures aussi matinales et misère de toutes les misères, l’intégrale de la compil’ «le plus mauvais du r'n'b de banlieue volume 12» que mon voisin écoute sur son téléphone, sans casque, j’essaye de rendre le voyage moins pénible grâce à deux alliés fidèles : le smartphone regorgeant de bonnes ondes musicales et un gros pavé à lire. Mais c’est l’été (si si, je vous assure) et délaissant les polars super violents et sanguinolents à souhait, je me suis dit qu’un peu de légèreté et de rock n’ roll ne me feraient pas de mal.
Je me suis donc plongée dans la biographie de Mr. Steven Tallarico, plus connu sous le nom de Steven Tyler, chanteur et bondissante figure de proue d’AEROSMITH. Je voulais du rock n’ roll, j’ai été servie ! Il faut dire qu’en presque quarante ans de carrière, il s’en est passé des choses. Très classiquement, Tyler évoque ici son enfance, ses premières émotions musicales grâce au piano de son père et le début de son histoire d’amour avec les mots, portés par les histoires et les poèmes que sa mère avait l’habitude de lui lire.
De façon tout aussi prévisible, il raconte ses premières expériences au sein de petits groupes locaux, jouant dans les fêtes de lycées, la petite notoriété qu’il finit par acquérir et les occasions qui se présentent les unes après les autres.
Mais, époque oblige, LE sujet sur lequel Steven Tyler est intarissable, c’est la drogue. A l’en croire, il les a toutes essayées. Ses expériences liées à la drogue sont relatées avec tellement de détails qu’elles occulteraient presque la rencontre déterminante avec Joe Perry et les débuts d'AEROSMITH. Tout au long de la carrière du groupe, les addictions seront tour à tour le ciment entre les musiciens, puis la source de leurs tensions. Indissociables suivront les anecdotes sur les longues et nombreuses tentatives de désintox.
Cela devient lassant. D’autant que, faisant mine d’assumer son attitude, se présentant lui-même comme dépendant, Tyler se retranche vers des excuses diverses pour justifier sa consommation : tenir sur la route, surmonter la perte d’un être cher, vaincre la dépression, trouver l’inspiration... Chaque chose est prétexte à s’en mettre plein les narines. Après des années à ce régime, le corps ne suit plus... Il en profite pour devenir accro aux médocs ! Bien sûr, la critique est aisée. Mais Tyler tend un peu le bâton pour se faire battre. Dans sa version des faits, il est toujours la victime des décisions des autres.
Naturellement, AEROSMITH est une légende.
Chaque événement de sa carrière possède donc autant de versions que d'acteurs de son histoire présents à chaque instant. Parfois même davantage. Comment faire le tri ? C’est mission impossible.
Et que dire de cette guéguerre quasi infantile avec Joe Perry ?
Si l’un et l’autre finissent par comprendre qu’AEROSMITH ne peut exister que s’ils bossent ensemble, il en aura fallu des rivalités et des jalousies. Perry joue trop fort, sa femme est pénible. Tyler est une diva, et c’est un junky... Entre amour et haine, ces deux-là ont bien du mal à choisir même si, quoiqu’il arrive, sur scène, ils donnent le change.
Entre «Almost Famous» de Cameron Crowe et «This Is Spinal Tap» de Rob Reiner, cette biographie n’échappe à aucun cliché. Pourtant, certains passages sont vraiment intéressants, retraçant l’histoire des chansons, expliquant la signification de certains titres et de certaines paroles.
Cependant, il y avait sans doute moyen d’évoquer tout cela sans donner l’impression de lire une confession à la Mireille Dumas.
Allez, pour vous donner quand même envie de consulter ces mémoires (sex, drugs &) rock 'n’ roll, une anecdote amusante pour finir :
Une chanson proposée à Tyler par l’un des paroliers avec qui il avait l’habitude de travailler avait d’abord été envisagée pour... Johnny Hallyday, avant qu’il n'y renonce finalement...
Quoi ? C’était pas un bon exemple ?

Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
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