17 septembre 2022, 23:59

SLB FEST

@ Saint-Laurent-Blangy

Festival rock, familial et gratuit, le SLB Fest, à Saint-Laurent-Blangy, à côté d’Arras, a réuni pour sa deuxième édition plus de 2 600 personnes – 2 669 exactement. Dans une atmosphère décontractée, entre bière artisanale et animations pour enfants, l’après-midi paisible a doucement glissé vers une soirée électrique. Les deux groupes vainqueurs d’un Tremplin jeune – THE SEEDY LIARS au niveau technique déjà solide, entre reprises rock des années 90 et compositions dans la même veine, puis RUSH ON MARS – ont chauffé la scène. Les Lillois ROAD LIFE SPIRIT ont commencé en douceur, avec une musique folk qui évoque John Butler. Le duo enrichit certaines de ses compositions d’un didgeridoo aussi surprenant que bienvenu. Ils ont été suivis de MISTER X, formation arrageoise qui a délivré un set efficace de stoner rock... malgré une tendance parfois agaçante des musiciens à prendre la pose, à se la jouer rock-star.


Vêtues de noir et de blanc, les musiciennes du trio féminin GRANDMA'S ASHES offre une musique psychédélique et colorée, baignée de couleurs chaudes. Fortes d’un premier EP, l’excellent « The Fates », elles oscillent entre rock progressif et lourdeur, comme si YES rencontrait BLACK SABBATH, entre brutalité et passages planants, plans complexes et riffs bruts. Alors que Myriam, la guitariste, semble impassible, les yeux souvent dans le vague, Eva, la bassiste, dont la voix claire s’étire en subtiles variations, dégage une énergie, un charisme intenses. Et Edith, la batteuse ? Sa prestation est précise, mais derrière ses fûts, on la distingue à peine... Le public est attentif, comme happé dans l’univers hypnotique de ces trois Parques qui tissent des vies mystérieuses. Une belle découverte.


Place ensuite aux vétérans COWBOYS & ALIENS qui, aussi étonnant que cela puisse paraître pour un groupe qui existe depuis 1996, se produit pour la première fois en France. Les Belges, qui préparent actuellement un nouvel album, dont ils jouent notamment la chanson-titre "Burn", proposent un stoner orienté heavy, jamais bavard, toujours bien pensé, à l’image du "God In My Speakers" final. Décontracté et d’une simplicité rock'n'roll sous son bonnet, Henk séduit par sa voix digne des plus grands et sa façon démonstrative de vivre la musique. La section rythmique déploie un groove épais et rond. Un refrain mélodique par ici (sur l’excellent "Sheep Bloody Sheep" ou "Another Fine Display"), un titre rampant par là ("Two Times A Man") et le concert file à toute vitesse pour les Brugeois, cousins européens de UNIDA, grisonnants certes, mais toujours vaillants.


Et ensuite, après une brève intro, l’explosion et la rage, la fusion et l’orage. De "Aluminium" en guise d’apéritif – costaud l’apéro ! – à "Crève" comme digestif – violent le digeo ! – POGO CAR CRASH CONTROL soûle de coups un public qui ne demande que ça. Olivier (chant/guitare) headbange en metalleux tandis que Lola, la bassiste, assène ses parties en bondissant sans cesse. Un cri punk, un riff hardcore, une rythmique metal, un refrain bien troussé, dans un autre ordre peut-être, les morceaux, brefs pour la plupart, s’enchaînent, déchaînent la foule. Les P3C, Olivier au micro, offrent un verre d’eau au milieu de la beuverie avec le mélodique, mais pas mièvre, "Cristaux Liquides". La quasi-totalité du dernier album est jouée... sans négliger les autres réalisations du groupe, avec notamment l’indispensable et jouissif "Conseil", tiré du premier EP de la bande. Durant plus d’une heure se succèdent les temps forts (allez, entre de nombreux autres, la paire "Tourne pas Rond"/"Tu Peux pas Gagner") avant un final d’anthologie, un Tequilla-Gin-Vodka mortel, l’enchaînement assassin "Qu’est-ce qui va pas ?", "Tête Blême" et "Crève". Demain, on aura mal à la tête mais, qu’est-ce que c’était bon !

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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