18 août 2023, 23:59

MOTOCULTOR 2023

@ Carhaix (Jour 2)

Le jour se lève au doux son plus ou moins maîtrisé d’une cornemuse sur le camping. On a de la chance côté météo et on est sur un ni trop chaud ni trop froid, parfait donc pour tenter une mini grasse matinée.

En revanche pour le reste moins de chance : en ce vendredi 18 août, deuxième jour de festival, le papier toilette est officiellement porté disparu et le restera jusqu’à la fin. Je pensais qu’en 2023 il était désormais possible de faire un festival sans avoir à se balader avec un rouleau de ce précieux papier sur soi mais non... C’était sans compter la fameuse organisation du MOTOCULTOR. Un petit côté machine à voyager dans le temps mais pas vraiment de la manière dont on le souhaiterait.


Pour cette deuxième journée, avec quelques ami(e)s nous décidons de commencer les hostilités assez tôt en visant le concert de GOROD à 12h45. Enorme coup de chance, dans la mesure où nous voulions arriver tôt sur le site pour que je puisse rapporter des cafés et du thé glacé depuis le coin presse nous avions pris les devants. Coup de chance donc qui nous a évité une file d’attente de plus de 2h pour rentrer sur le site. Une fouille de nouveau extrêmement minutieuse et un nombre d’agents de sécurité clairement sous-estimé par rapport à l’affluence. Cela donne un public assez grognon de louper les premiers groupes en pensant s’y être pris à temps, et bloqué longtemps à l’entrée.
En soit comme beaucoup, je n’ai aucun problème avec le degré de sécurité choisi par le festival, mais en revanche lorsque l’on décide de fouiller à ce point les sacs (on ne parle pas de simple fouille visuelle, une personne devant moi s’est vue fouiller l’intérieur de son étui à lunettes) il faut s’en donner les moyens et mettre plus de personnel pour l'exécuter. En bonus, ça évite aussi que les agents n’aient à faire face à la mauvaise humeur des festivaliers restés plus de 2h en plein soleil en ayant conscience de louper les concerts qu’ils visaient – et aux groupes d’avoir une partie de leur public coincé dehors. Nous faisions donc partie des chanceux ayant réussi à être sur place pour GOROD et notre grosse claque matinale. GOROD c’est tout simplement un des rouleaux compresseurs français, toujours prêt à mettre le bordel dans la fosse et en bonus, le groupe continue de sortir des sons plus efficaces les uns que les autres.

On se fait une petite pause histoire d’aller faire un tour dans le marché et me voila de retour pour HRAFNGRIMR (ou le moment où je suis contente de faire ce reportage à l’écrit et non à l’oral, j’aurais bien évidemment massacré le nom du groupe malgré le fait d’avoir tendu l’oreille pour essayer de comprendre comment il se prononçait).

Ces derniers s’intégraient parfaitement à l’affiche du vendredi qui comptait notamment LILI REFRAIN et WARDRUNA pour une des têtes d’affiche du soir. Avec notamment un ancien de SKÁLD au chant, HRAFNGRIMR c’est du neo-folk (toujours un peu drôle de parler de ''neo'' pour un genre qui se base sur des instruments traditionnels et des textes nordiques anciens mais bon, c’est comme le ''post-''... on finit parfois par y perdre son latin). Moins metal que folklorique c’est une vraie invitation au voyage vers la Scandinavie avec deux voix (l’une féminine, l’autre masculine) très complémentaires et un bel effort fait sur la scénographie avec la présence de deux danseuses. Si vous ne connaissez pas et que vous aimez WARDRUNA, SKÁLD et autres groupes du même acabit ça ne pourra que vous plaire.


Nous sommes ensuite arrivés sur un de mes gros dilemmes du festival : deux groupes que je n’avais pas encore vus, qui passaient en même temps et que je ne voulais manquer : GGGOLDDD et ARKA’N ASRAFOKOR. N'étant pas douée pour me décider, j’ai finalement suivi un peu le mouvement ''troupe du camping'' et donc d’aller voir GGGOLDDD sur la Mainstage en plein après-midi. Je dois dire que j’ai été contente finalement qu’il pleuve un peu pour que nous puissions récupérer une ambiance qui se prête un peu plus à la musique du groupe, très intimiste, aspect malheureusement perdu du fait de la configuration.
Ce n’est pas tant l’horaire qui m’a fait tiquer, mais la Mainstage qui semblait immense pour le groupe qui a un côté très sobre, minimaliste et assez statique sur scène. Un mélange de dark-rock, post-punk et d’electro très mélancolique, très beau avec des messages forts.

A ce stade je ne peux d’ailleurs que regretter et être profondément désolée du fait qu’il y ait des abrutis (vous m’excuserez le vocabulaire mais au bout d’un moment ça ne sert à rien d’essayer d’enrober) qui se permettent des remarques sexistes, beaufs au possible (oui parce que forcément, quand une chanteuse est sur scène on est obligé de hurler des conneries qui ne se limitent malheureusement pas au ''à poil'' déjà affligeant soit dit en passant)... alors que le dernier album du groupe porte justement sur le témoignage de la chanteuse au sujet du viol qu’elle a subit des années auparavant. Je reviendrai sur le sujet en conclusions de ces quatre jours de festival, mais le chemin est encore assez long pour arriver à des festivals où on pourra enfin s’estimer débarrassés de ces comportements inacceptables.

C’est ensuite avec LILI REFRAIN que je suis retournée sous un des chapiteaux pour écouter la multi-instrumentaliste toujours aussi impressionnante en live. Le set était tout simplement hypnotisant : que ce soit la voix, la maîtrise des instruments... un concert fantastique avec une artiste humble et très contente d’être présente, complètement possédée par son art. Peut-être trop conceptuel pour certains je vous l’accorde, mais si vous accrochez, il est difficile de se détacher du spedctacle ! J’avais d’ailleurs initialement prévu de faire un passage du côté d’INSOMNIUM sur la fin du set et n’y suis pas allée !


Après une longue pause (camping, point merchandising et restauration), je me retrouve devant EPICA que je n’avais pas vu depuis très longtemps. Le dernier concert que j’avais vu du groupe datant justement d’une ancienne édition du MOTOCULTOR, c’était donc l’occasion rêvée de voir ce que le groupe donne sur scène aujourd’hui.
Alors c’est beau, la scénographie est superbe, on a à boire et à manger sur scène, le groupe est très bon en live et on était sur la caution ''grosse machine'' du jour. J’en profite pour glisser le fait qu’avec le changement de site, la Mainstage du festival a gagné en taille et pour un groupe comme EPICA c’est bien agréable. Le petit bémol à mon sens c’est justement ce côté grosse machine qui leur fait un peu perdre en spontanéité. Impression confirmée par une amie fan du groupe qui trouve que l’on tombe ces derniers temps dans un côté parfois trop millimétré (avec la pyrotechnie il faut avouer que ça permet peut-être de garder les cheveux de Simone intacts).

Pour la suite j’ai enfin réussi à respecter le programme que je m’étais fixée en faisant réellement un moitié/moitié sur le slot suivant. Bien que très friande de WARDRUNA je commence à les avoir vus pas mal de fois ce qui n’était pas le cas pour HANABIE et autant profiter du festival pour tenter une sortie de zone de confort. HANABIE c’est donc du metal japonais si tant est que cela suffise à décrire la chose (en l’espèce non). Quatre musiciennes de Tokyo qui mixent des influences diverses rock, hip hop... un peu de tout mais elles le font plutôt bien avec du chant parfois guttural, parfois clair. Un petit côté OVNI dans la programmation du jour mais bienvenu !
Par contre c’est sûr que quitter HANABIE en cours de set pour aller voir les derniers morceaux de WARDRUNA c’était assez digne de certaines de mes enchaînements de playlist audio personnelles lorsque je mets en aléatoire ! Pour WARDRUNA pas vraiment de surprise si vous connaissez le groupe. Ou ça vous laisse complètement indifférent, ou vous vous retrouvez pris par la magie du moment sans vous rendre compte du temps qui passe. Une très belle fin de set qui conclut en beauté la thématique folk de la journée.


​Nouveau changement d’ambiance et me voici donc au niveau de la Supositor Stage pour MARDUK. Soyons honnête ce n’était pas vraiment l’idée du siècle. Niveau son on était clairement sur l’exception qui confirme la règle et c’était pas bon... sur du black metal assez extrême. C’est un peu comme sur de l’indus bourrin : désolée mais ça ne pardonne pas. C’est mignon sur CD le black-garage pour un côté vintage (celui où on est pas sur de la vitesse de lecture sur la platine et où on se rend compte que finalement il y a peut-être moyen que ça passe dans les deux cas) mais en live c’est pas fou. Rendons à César ce qui est à César : quand une partie du groupe ne se pointe pas pour les balances forcément ça rend la tâche plus complexe. C’était donc sympathique mais clairement pas mon meilleur concert de MARDUK, et je suis partie avant la fin pour aller du côté de la Mainstage.

C’est avec IC3PEAK que j’ai terminé la soirée. L'un des groupes que j’attendais cette année n’ayant jamais eu l’occasion de les voir en live auparavant. Joyeux mélanges de metal, indus, gothique, hip-hop, rap et witch house (si si ça existe), le duo russe nous a proposé un set en deux parties, la première plutôt electro/hip-hop et la seconde plus indus avec l’arrivée de la guitare. Le light-show était impeccable et une partie intégrante du set. Pour ce type de concert c’est un peu comme pour ceux de MESHUGGAH, s’il ne se passe rien côté lumières il manque clairement un truc. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en prestation live et je n’y avais pas réfléchi, mais je pensais que ce serait plus prenant que cela. Peut-être trop d’effets sur la voix ou bien le découpage en deux parties du set, sans être déçue je pense que j’attendais quelque chose de plus frappant de la part des deux musiciens. Agréable donc mais pas transcendant.

Retour au camping pour débriefer avec mes camarades avant de reprendre des forces pour la journée du samedi...

 

Blogger : Carole Pandora
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