20 août 2023, 23:59

MOTOCULTOR 2023

@ Carhaix (Jour 4)

Dimanche, 4e et dernier jour du festival, le réveil devient clairement difficile et plus de cornemuse à signaler. Le papier toilette au camping, porté disparu depuis plusieurs jours, refait une très (trop) brève apparition et le soleil commence à taper... Je ne sais pas vraiment si c’est l'âge ou la formule 4 jours, mais on sent bien au camping que globalement on n'est plus sur des festivaliers de la première fraîcheur, si tant est que ça ait été le cas un jour.

Ça pique, mais ce n’est pas ça qui nous empêche d’être sur le site pour le début des concerts. Et c’est avec KABBALAH sous le chapiteau de la Bruce Diskinscène que nous commençons. Le trio espagnol 100% féminin nous a mis notre première claque, assez inattendue, de la journée. Ambiance rock/doom 70's avec une belle harmonie du fait des trois chanteuses. C’est efficace, ça s’écoute très bien, et si le genre vous parle, je vous conseille de tenter sur album.

Nous voilà tout de suite après sous un soleil de plomb au niveau de la Supositor Stage, le genre de soleil où vos orteils commencent à cuire dans vos Rangers, où vous pensez avec une petite larme à ceux qui n’ont pas pu faire rentrer leur crème solaire et où vous êtes décidément bien content de pouvoir avoir accès au stand qui propose du thé glacé (de grâce, merci de généraliser ce type de stand côté festivaliers !) Pas vraiment donc les meilleurs conditions pour aller voir un concert de black metal où on aime être sous un chapiteau ou à défaut de la nuit tombée. Cela dit c’est à 14h sur une des Mainstage du HELLFEST 2008 que j’ai pris ma première claque avec SATYRICON.


GAEREA était sur ma liste de concerts attendus pour cette édition du MOTOCULTOR. Je n’avais pas encore eu l’opportunité de les voir sur scène et ce fut une de mes grosses claques du festival (alors non je n’oublie pas WATAIN, mais eux j’ai l’habitude de les voir et je sais à quoi m’attendre). GAEREA a tout simplement réussi à me donner la chaire de poule à 13h en plein cagnard. On est de nouveau sur du black metal capuche, mais capuche décorée. On pourrait penser les compositions assez classiques pour le genre, mais il y a un truc en plus qui fait que vous restez (enfin au moins pour ma part et l’amie avec qui j’étais) complètement scotché au show. C’est lourd, sans concession, avec quelques passages plus mélodiques et définitivement dans mes meilleurs découvertes relativement récentes. La présence scénique des musiciens est à souligner malgré une sobriété apparente tout en noir avec quelques touches dorées. Je n’ai absolument pas été déçue et ne manquerai pas de retourner les voir en live ! D’ailleurs, quand je vois qu’ils sont aux côtés de BLACKBRAID en première partie de la tournée américaine de WOLF IN THE THRONE ROOM, ça me rend un peu jalouse de ce côté-ci de l’Atlantique.

A ce stade, petit point météo et installations... Il faut le souligner, nous avons été particulièrement chanceux sur cette édition du MOTOCULTOR, surtout si on compare au WACKEN ou au METALDAYS. Chanceux également si on compare avec la météo qui était initialement promise pour ces 4 jours ! Nous n’avons réellement eu de la pluie uniquement le vendredi sans que cela ne soit handicapant et s’il a fait chaud les premiers jours, ça n’a pas non plus été la canicule. Les choses se sont compliquées un peu le dimanche avec une hausse des températures. C’est à ce moment là que nous nous sommes rendus compte qu’il y avait bel et bien un soucis côté points d’eau. Qui dit forte chaleur, dit affluence qui va avec pour remplir les gourdes, se rafraîchir... et forcément quand il y a seulement une douzaine de robinets sur le site pour 14 000 à 15 000  personnes dans la journée, les calculs ne sont pas bons...

Ce n’est pas juste une question de confort, c’est une question de besoins élémentaires et de sécurité des festivaliers. Alors oui, on pouvait bien évidemment trouver de l’eau en bouteille payante au bar mais soyons honnête ce n’est pas la solution, la queue pendant plus d’une demi-heure en plein soleil pour pouvoir boire ce n’est pas possible. On ne peut qu’attirer l’attention du festival une fois de plus sur ce point en espérant que ce soit corrigé pour les éditions à venir.


Ceci étant dit, retour à l’ombre pour le doom des Italiens MESSA. Découverts pour ma part au HELLFEST 2022 (quand la Valley ne jouait pas en même temps que la Temple !) j’étais très contente de les revoir. C’est encore un set d’une grande beauté qui nous a été présenté : très sombre, mélodique sur fond de doom avec une voix féminine très reconnaissable et envoûtante qui apporte un plus indéniable. J’étais conquise l’année dernière, ce concert au MOTOCULTOR me l’a confirmé.
Je pensais aller voir ARCHSPIRE et finalement une chose en entraînant une autre me revoilà à faire un tour au camping pour reprendre des forces (probablement aussi parce que je fais partie de ceux et celles qui ne sont pas touché(e)s par la musique de RISE OF THE NORTHSTAR qui jouait après sur la Dave Mustage.

C’est pour AVATAR que je reviens dans les parages. Bien que ce soit la troisième fois que je les voyais cette année, et que je devienne experte dans les gimmicks du chanteur, il était impensable que je les loupe. AVATAR c’est bien évidemment un show musical mais présenté comme un spectacle complet avec une grosse communication du groupe avec le public (un peu trop visiblement au goût de certains dans le public). Ces derniers puisent aussi bien dans leurs classiques que leur dernier album sans pour autant que cela ne tourne au concert promotionnel. En dehors de l’aspect spectacle et du charisme évident de Johannes Eckerström le chanteur, les performances vocales de ce dernier sont toujours aussi impressionnantes et il est agréable de voir qu'il ''n’écrase'' pas les musiciens de sa présence. Après leur performance en demi-teinte du HELLFEST 2022 à cause de ce qui a probablement été le plus mauvais réglage son du festival, cela faisait bien plaisir de les revoir dans de bonnes conditions sur un open air. A croire cependant que les Suédois ont drainé mes dernières réserves d’énergie. A partir de ce moment là mon programme de fin de soirée est devenu nettement plus aléatoire que prévu.


J’ai oscillé entre ABBATH, que j’avais déjà vu dans l’année mais pour lequel je n’étais pas vraiment dans le mood, et Carpenter Brut. Sauf que voilà, je ne fais pas partie des fans de l'artiste qui devient un incontournable des fins de festival. En gros j’aime bien, mais je suis beaucoup plus cliente de la synth-wave version PERTURBATOR qui est capable de me tenir scotchée tout un concert et ce malgré la fatigue (comme par exemple au MYSTIC FESTIVAL). Le but ce dimanche soir était de ''tenir'' pour pouvoir aller ensuite au concert de ELDER et je suis au grand regret de l’avouer, je n’ai pas tenu. Je ne pense pas que ce soit une question de qualité de concert, l’ambiance avait l’air au rendez-vous sous le chapiteau, mais un peu trop alcoolisée pour moi. Rajoutez à ça la fatigue des 4 jours, des jambes qui n’en peuvent plus, des copains dans le même cas et on se retrouve bien vite au camping. Dommage... les retours que j’ai eu sur le concert de ELDER sont excellents. Un de nos amis des plus courageux l’a placé sans hésiter en numéro 1 du festival. Je ne peux qu’espérer qu’ils soient aussi bon la prochaine fois que j’aurais l’opportunité de les voir.

A noter que ALESTORM jouait sur la Dave Mustage en clôture du festival... et si vous n’étiez pas forcément fan de l’ambiance kermesse poussée à l’extrême, vous pouviez toujours suivre le concert depuis le camping, vue sur les canards en plastique géants incluse !


Que dire en bilan du festival ? Musicalement rien à dire, comme les autres années la programmation était au rendez-vous. L’affiche était et demeure un des gros points forts du festival, c’est ce qui motive les festivaliers à s'y rendre, même avec un déménagement plus loin en Bretagne ajoutant à presque tous ceux présents 1h à 1h30 de route. J’ai pu faire de bonnes découvertes, revoir des groupes que j’aime beaucoup, pris de bonnes claques, le tout avec un son impeccable et des lights vraiment belles. Le nouveau site est agréable et on garde la taille humaine du festival qui nous permet d’avoir le camping à proximité, pas de temps de trajet trop long entre les scènes... du bon donc et je pense que le déménagement est plutôt un succès. Des améliorations sur la signalétiques, comme une meilleure indication du nom des scènes sont apparemment prévues pour l’année prochaine et ce sera bienvenu.

Cependant, vous l’avez constaté si vous y étiez, ou vous vous en doutez si vous avez lu les 4 papiers de cette édition, il n’est pas possible de passer sous silence les problèmes rencontrés sur le festival et qui ternissent pour beaucoup le week-end. Si certains points sont désagréables comme le fait que les prix sur les stands de restauration soient assez élevés, ou que l’offre de boissons et notamment de softs soit très réduite, d’autres sont tout simplement anormaux.

Si j’ai parlé de la disparition du papier toilette, il est surtout impensable d’ouvrir un nouvel espace camping créé ''à l’arrache'' sans sanitaires pour les festivaliers. Les deux points toilettes sur le site même étaient clairement insuffisants ce qui a immanquablement conduits à des files d’attente importantes et bien évidemment un nombre non négligeable de festivaliers qui urinaient un peu n’importe où transformant certains endroits en urinoirs improvisés. Il va s’en dire que les odeurs vont avec, de même que la ''fête à la saucisse visuelle''. L’absence de point d’eau en quantité suffisante, une sécurité clairement en sous effectif... Si les bénévoles et les professionnels croisés par ci par là étaient tous adorables et faisaient de leur mieux, ils ne peuvent être partout et avec un public alcoolisé, les problèmes plus ou moins graves peuvent vite arriver.

Bien évidemment, le festival n’est pas responsable du comportement de ses festivaliers (tout comme il ne peut savoir si ceux qui achètent des tickets viendront avec leurs plus beaux patchs NSBM), il est cependant responsable de ses choix en matière de sécurité et des réponses apportées aux problèmes signalés que ce soit directement pendant le festival ou après dans la prise en compte des nombreux témoignages qui ont fleuri depuis la fin de l’édition, notamment sur les violences sexistes et sexuelles. L’équipe CEBI présente sur le festival a eu fort à faire et on ne peut que les remercier du travail accompli, de même que l’équipe sécurité. Cependant à l’impossible nul n’est tenu quand il s’agit de couvrir un festival de cet ampleur avec des équipes aussi réduites.

Je le disais en introduction du premier jour, le MOTOCULTOR est un festival qui a de l’or entre les mains, et qui pour de nombreuses raisons bénéficie d’un capital sympathie important, malgré ses problèmes d’organisation presque légendaires. Comme beaucoup j’espère qu’ils sauront se saisir des remontées post-festival pour proposer une édition 2024 qui redorera son blason pour la suite ! Après toutes ces années, le festival est devenu un incontournable du paysage estival français auquel on a envie d’aller, mais pas dans n’importe quelles conditions.

Blogger : Carole Pandora
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