25 septembre 2023, 19:50

MOLYBARON

Interview


Alors que leur troisième album, « Something Ominous » vient de sortir, nous avons eu le plaisir d’interroger trois des quatre membres de MOLYBARON, alors à Lille, en plein préparatifs de la tournée en première partie de SOEN. Le chanteur et guitariste Gary Kelly étant souffrant, on a pu s'entretenir avec le bassiste Sébastien de Saint-Angel, le batteur Camille Greneron et le guitariste Florian Soum, peu avant midi, pour un moment chaleureux et détendu, brièvement interrompu par mon amour de chat qui a décidé de foutre un joyeux bordel, parce que le moment des croquettes n’attend pas et puis, "l’heure, c’est l’heure, nom d’un chat !"
 

Au lendemain de la sortie du 3e album de MOLYBARON, « Something Ominous », comment vous sentez vous ? Quels ont été les premiers retours ?
Sébastien
 : Eh bien, ça va. On est un peu dans le rush, un peu stressés par le départ de la tournée. Excités aussi. Mais, c’est un bon stress. Et pour l’album, on a eu déjà pas mal de retours, à travers les commentaires sur les réseaux sociaux, les stories partagées sur Instagram, des gens qui l’aiment vraiment bien. Et il y a eu aussi quelques chroniques de la part des journalistes qui l’ont eu avant sa sortie et ont pu l’écouter en détails. Et il faut dire que c’est assez positif, pour l’instant.

On voudrait profiter de l’absence de Gary pour donner la parole au dernier arrivé... Flo, peux-tu te présenter et raconter comment s’est passée votre rencontre ? Et as-tu participé à l’enregistrement ?
Florian : en fait, ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai rejoint officieusement le groupe en novembre 2022, et j’ai été annoncé officiellement en janvier 2023. C’est Camille qui m’a contacté via Instagram, car il s’avère que je fais des vidéos de covers et de morceaux originaux. Il m’a expliqué qu’ils s’étaient séparés de leur ancien guitariste et m’a demandé si j’étais disponible pour auditionner. J’ai immédiatement accepté, sachant que je les connaissais déjà un petit peu. Je les avais vus au Hellfest (2022). L’audition s’est très bien passée. Et on en est là aujourd’hui, à se préparer pour la tournée qui arrive.

Justement, à propos de ce changement de guitariste, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu’il s’est passé avec Steven, et nous dire pourquoi il ne fait plus partie de MOLYBARON ?
Sébastien : Les avis sur la direction du groupe divergeaient un peu avec Steven, et on s’est séparés en bons termes.
Camille : Oui, c’est ça, on a voulu faire les choses proprement… (Silence).

Alors que le précédent album « The Mutiny » avait mis plus de 2 ans à voir le jour, celui-ci arrive plus rapidement. Quand avez-vous commencé à composer ? Est-ce que Gary s’est chargé de tout, ou vous a-t-il laissé un peu de place ?
Sébastien
 : C’est toujours un peu le même système avec Gary : on créé très peu, voire rarement, tous ensemble, il a besoin d’être chez lui pour refaire 10000 fois des riffs, retravailler des morceaux. Mais il y a toujours l’étape des avis partagés. Il nous envoie ce qu’il fait et nous demande ce que l’on en pense. Il nous donne des parties de batterie, de basse…, et nous, on les retravaille derrière chacun de notre côté. Il y a donc quand même des petites libertés pour ajouter notre touche personnelle. Mais c’est quand même assez compliqué car Gary a besoin d’être dans sa bulle et c’est lui qui compose tout. Nous sommes là pour recadrer lorsque parfois il efface des choses qui étaient top. Nous lui suggérons alors de remettre la partie en question. La construction des morceaux se fait aussi avec nous, car on le guide et on lui sert d’oreille extérieure, afin qu’il ait un regard neuf sur ce qu’il fait. Parce que parfois il fait des choses qu’il commence à détester au cours du processus, et finalement, il les aime à nouveau…
Camille : On est là pour canaliser l’esprit intime de Gary. Au final, c’est quand même lui qui est à la base de la musique et de l’identité du groupe. On est juste là derrière pour le cadrer et avoir le recul nécessaire. Cela nous permet de le conseiller et de l’orienter.  Nous sommes aussi force de proposition. Ça plait ou pas, mais on amène aussi notre touche personnelle dans les enregistrements.

Il vous amène une trame, mais vous pouvez quand même développer dessus ?
Camille : Justement, Flo a fait des soli sur l’album, et c’est grosse collaboration. Car même si Gary avait une certaine vision, Flo a pu avoir une certaine marge de créativité. Gary n’aime pas écrire des soli et il voulait que Flo s’en charge.
Florian : Je suis arrivé un peu tard dans le processus. L’album était quasiment entièrement composé lorsque je suis arrivé dans le groupe. Quelques changements ont été faits peu de temps avant la touche finale. Et Gary m’a demandé si je pouvais, en tant que guitariste, l’aider à se sortir un peu des soli et il m’a laissé en faire trois sur l’album (NDJ : "Anyway", "Pendulum" et "Billion Dollar Shakedown"). J’ai essayé de m’accorder à sa vision. J’ai donc eu la liberté de pouvoir écrire mes propres soli, mais en ayant toujours en tête la vision de Gary et la globalité de l’album.
Sébastien : Et pour revenir à ta question, contrairement à maintenant, nous n’avions pas forcément de pression pour sortir « The Mutiny » Ça s’est fait au fur et à mesure et nous avions même des morceaux qui avaient été ébauchés lors du premier album, comme "Animals" par exemple. « The Mutiny » est un album qui comporte plus de riffs de Steve (NDJ : Steven Andre, ex-guitariste) et de moi, des petits trucs que Gary a ensuite utilisés et dont il s’est inspiré, même si cela ne veut pas dire que nous avons composés des morceaux entiers. Alors que pour « Something Ominous », nous avions bien plus de pression, car nous sommes sur un label. Nous avions des deadlines à respecter. On s’est donné un planning pour pouvoir sortir l’album avant une certaine date et participer à des festivals, des concerts, mettre une tournée en place. Car on sait bien qu’il faut que l’album soit prêt au moins six mois avant la date de sortie officielle. Donc, il y avait une pression assez importante pour Gary et c’est la raison pour laquelle c’est lui qui s’est retrouvé un peu tout seul pour pouvoir composer. Et il nous a partagé ses idées pour que l’on puisse lui donner notre avis.

Il y a un côté plus introspectif sur cet album avec notamment "Daylight Dies In Darkness", qui semble plus personnelle que les autres. Bien sûr vous ne pourrez pas nous en parler en détails, mais qu’est-ce-que Gary a pu vous dire à propos de cette chanson très émouvante ? Est-ce qu’il a échangé avec vous, ou est-ce que ça reste opaque pour vous ?
Camille : Ouh... On sait que les textes de Gary restent assez personnels, et il n’aime pas trop parler de ses paroles car il essaie de puiser dans des trucs intimes. Mais sur beaucoup de morceaux, ça tourne autour de la société qui va mal, du complotisme, des problèmes politiques… Il adore critiquer la politique, mais on ne peut pas vraiment dire que ce soient des paroles engagées.
Sébastien : Il donne son opinion, sans être militant pour autant. Et sur certains morceaux comme "Breakdown" et "Daylight Dies In Darkness", c’est plus personnel et plus profond. Mais il ne se livre pas.
Camille : On se connait aussi depuis longtemps et il n’y a pas forcément besoin d’en parler pour savoir que c’est plus personnel à ce moment-là. Il y a des morceaux où je vois très bien d’où ça vient par rapport à lui. Ce n’est pas un problème si c’est parfois plus opaque. Je ne lui en ai pas parlé directement, mais parfois, il n’y a pas besoin d‘en parler. Je sais.

On note aussi la présence de nombreux samples de piano, synthé et orchestrations sur cet album. Comment allez-vous procéder sur scène ? Allez-vous réarranger les chansons pour qu’elles sonnent aussi bien que sur l'album, ou allez-vous utiliser les samples ?
Camille : Il y a eu un gros travail sur notre système de live et de samples notamment. Ils font toujours partie des concerts mais ont été bien mieux travaillés que pour les albums et les concerts précédents.
Florian : Ça ne fera pas groupe qui joue en playback. Pour nous les samples sont considérés comme un instrument numérique. Cela a été composé, réfléchi, c’est une nappe mélodique, parce que ça apporte une valeur ajoutée au spectacle, tout comme les lumières peuvent le faire. Sans les samples, on ne dit pas que cela ne sonnerait pas bien. C’est juste un instrument. S’ils s’arrêtent, il y a quand même des guitares, une basse, une batterie.
Camille : Il s’agit de ne pas se freiner à l’écriture et à la production parce que nous ne sommes que quatre. On pourrait être huit sur scène pour remplacer les samples, mais ce n’est pas ce que l’on recherche. On ne veut ni freiner la créativité, ni se retrouver à huit. Nous sommes MOLYBARON, nous sommes quatre.
Florian : En fait, cela permet de donner plus de profondeur, même si c’est une question qui est légitime. Mais toute la section rythmique qui est derrière est jouée. Il n’y a ni samples de basse, ni de batterie, ni de guitare rythmique ou de solo. Ce sont juste les instruments tels que le piano, qui ne peuvent pas être sur scène, qui sont samplés, et qui essaient d’ajouter un plus au spectacle, d’avoir un son qui est plus prenant, plus englobant et aussi plus agréable à écouter. Surtout sur le type de tournée sur laquelle on part, avec des productions plus grosses, des groupes prog qui ont un son bien travaillé. On essaie aussi de se calibrer par rapport à ça et de proposer quelque chose de très qualitatif, qui nous permet de proposer un show très pro.
Sébastien : Tu prends MUSE par exemple, à qui on a été souvent comparés en version plus metal, ils ne sont que trois sur scène. Peut-être y-a-t-il des musiciens derrière qui sont backstage, mais ils ont de l’argent pour les payer. Et même s’ils sont excellents, ils ont développé une atmosphère grâce à des aides extérieures.
Camille : Et surtout dans le monde actuel, les groupes avec samples sont loin d’être rares.

Même si tu fais partie du groupe depuis longtemps Camille, c’est le 1er album que tu as enregistré et tu y es exceptionnel. Il y a une puissance décuplée par rapport aux précédentes productions. Comment l’as-tu vécu, et as-tu pu avoir une certaine liberté pour tes parties de batterie ?
Camille : Eh bien, c’était stressant. Pour beaucoup de choses. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais dans l’organisation générale de l’album, de l’écriture, des deadlines à respecter comme Séb le disait, c’était compliqué. C’était difficile de faire ça dans un studio professionnel en une semaine, comme cela se fait souvent. Ce schéma n’était pas possible, donc, on a monté un studio « éphémère », mais qui est quand même resté en place quelques semaines, pour pouvoir avoir la liberté d’enregistrer sur demande. . Les morceaux étaient en cours d’écriture. Il fallait en rendre certains plus vite que d’autres. Certains évoluaient, Gary réécrivait quelques passages et cela modifiait la base, donc il fallait aussi réenregistrer ça. Effectivement, c’était assez stressant. Cela dit, je savais aussi pourquoi je le faisais. Et avoir enfin mes parties sur un album de MOLYBARON, après une si longue attente était génial. Je suis arrivé en 2019 dans le groupe, juste après que les parties de batterie aient été enregistrées par Aurel, que je salue au passage pour son travail remarquable sur « The Mutiny » (NDJ : Aurélien Ouzoulias). Donc, je savais pourquoi je le faisais et le résultat pour moi est très cool. Mais je vais quand même rendre à César ce qui est à César : Gary qui a quasiment tout écrit sur cet album, même si j’ai été force de proposition pour apporter ma patte et mon groove et être créatif sur certains plans, il avait déjà livré les morceaux avec des parties de batterie très bien écrites et très pertinentes par rapport à l’ensemble. Il écrit tout, donc il a aussi la vision du rythme de batterie qui va bien. Et, le fait qu’il ne soit pas batteur, je pense que ça donne énormément de force à l’album. Il a cette originalité que je n’aurais pas forcément eue. J’aurais trouvé d’autres trucs qui correspondaient bien, mais il a su apporter certaines parties très cool que j’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre et à jouer, et qui m’ont mis au défi parfois aussi.

Vous allez bientôt partir en tournée avec SOEN, et ce sera la première fois que vous repartez sur les routes depuis 4 ans (en 2019 avec A PALE HORSE NAMED DEATH). Comment appréhendez-vous cette tournée? Combien de temps de jeu disposerez-vous et avez-vous déjà établi la set-list ?
Camille : Ça se présente bien. On est tous à fond, stressés, mais c’est un stress très positif. Cela vient surtout de toute la préparation en amont. On essaie de prévoir tout ce qu’il peut se passer, y compris mal se passer, du matos qui casse, ou autre, on ne sait pas.
Florian : On est super excités à l’idée de partir et on est bien préparés. Par rapport au temps de jeu, on est entre 35 et 40 minutes. La setlist est établie, on a prévu 9 morceaux et nous sommes en train de mettre la touche finale aux préparatifs. SOEN est un groupe que j’aime beaucoup, personnellement, et que j’aimais déjà avant, et je suis très content de partir avec eux, et de partager cette aventure avec les gars de MOLYBARON.
Sébastien : On est ravis parce que cette fois, c’est une vraie tournée, une consécration. Non pas que la première n’ait pas été une vraie tournée, mais elle était plus roots : on avait loué un van, on allait dans des hôtels, on devait charger et décharger le matos tous les jours. Là, nous allons avoir des roadies, ce sont de super salles, un vrai tourbus.
Camille : On sent qu’il y a eu du chemin parcouru depuis, et le niveau de confort évolue aussi, et ce n’est pas pour nous déplaire ! (sourire)


Le public de SOEN est majoritairement composé de fans de metal et rock progressif, or il se trouve que MOLYBARON ne propose pas de genre musical, à mon humble avis. C’est du metal alternatif, moderne, un mélange de genres qui sort de la tête de Gary. Est-ce que le fait de devoir ouvrir devant un public qui vient essentiellement pour SOEN vous fait peur, ou pas ? Ou est-ce un challenge à relever ?
Sébastien : Un challenge ! En fait, on nous avait déjà fait la proposition de partir avec eux, il y avait eu des discussions voici deux ans, et cela ne s’était pas fait car ça arrivait rapidement, c’était encore la période COVID et c’était compliqué. Au niveau du calendrier, ce n’était pas évident et nous nous sommes demandés si cela en valait la peine. On s’était posé la question à l’époque, mais on s’était dit aussi que cela pouvait très bien coller car le public de prog est un public qui apprécie beaucoup la musique dans son ensemble, la technicité, et est ouvert d’esprit sur plein d’autres genres. Tu le constates toi-même : en concert, il y a souvent des groupes de première partie souvent très différents. On a des morceaux qui sont plus proches du répertoire typique de SOEN, que j’ai d’ailleurs  beaucoup plus écouté, du coup, et ils ont des morceaux qui envoient bien, qui nous correspondent. Et leur dernier album est plus brutal que les précédents.
Camille : Ce sera une meilleure association qu’avec A PALE HORSE NAMED DEATH, c’est sûr !

C’est un album plus brutal encore qu’auparavant, mais qui explore aussi  des sons inédits et originaux pour MOLYBARON, notamment ce chant rappé sur "Billion Dollar Shakedown". Qu’est-ce qui a poussé Gary dans cette direction ?
Sébastien : Il aime bien se lancer des petits défis, je pense. Partir sur des terrains sur lesquels il n’a pas l’habitude de s’aventurer dans la composition. C’est souvent arrivé qu’il commence un morceau, le laisse de côté pour y revenir plus tard et apporter des modifications. Le chant arrive toujours à la fin, et il se retrouve parfois un peu bloqué, car tous les instruments sont déjà enregistrés. C’est donc plus la musique qu’il a composée qui va influencer son choix et son style de chant. C’est précisément sur ce morceau qu’il est le plus venu vers nous pour nous demander notre avis. Il est donc parti sur ce chant un peu rappé…
Camille : Je ne pense pas qu’il l’ait vu comme cela. Il a été surpris quand on lui a dit que c’était une sorte de rap, et il ne le ressentait pas comme ça. Il l’a fait sans se poser la question du style.

Ça m’a vraiment fait pensé à du rap hardcore, avec un côté très agressif et rentre-dedans, et justement, ça change de ce qu’il a fait auparavant. C’est très plaisant... (NDJ : C’est à ce moment là que son Altesse Monsieur Chat réclame à sa gamelle sous peine de mettre le bazar sur la table. On reprend l’entretien une fois l’appétit du félin comblé.)
Camille : On a tous des chats, alors on sait ce que c’est ! (rires)

La dernière fois que nous nous sommes rencontrés fin juillet, Gary nous a avoué repartir s’installer en Irlande dès la fin de cette tournée, alors qu’il vivait à Paris depuis 14 ans. On est en droit de se demander quel sera le futur de MOLYBARON, vu que vous trois résidez en France. Et on imagine que vous n’allez pas partir à Dublin pour le rejoindre. Comment comptez-vous vous organiser pour continuer à travailler ensemble ?
Sébastien : Depuis que Camille est dans le groupe, comme il habite à Lille et le reste du groupe sur Paris, nous avions déjà apprivoisé ce côté distance. Au départ, nous étions assez assidus et voulions répéter toutes les semaines. Mais Camille étant professionnel et prof de batterie, il était moins disponible. Et il a apporté ce côté pro dans le groupe qui a fait que l’on avait de moins en moins besoin de répéter. Nous nous voyions seulement avant des grosses dates pour finaliser des détails et ça fonctionnait très bien. Parce que nous avons tout le matériel pour travailler chez nous. Donc, depuis, on ne se voit  que pour la mise en place. Beaucoup de groupes fonctionnent ainsi. Et là, sachant que Gary va rentrer à Dublin, que Camille est à Lille, Flo à Paris et moi en Bretagne désormais, nous sommes parés pour continuer de travailler à distance. Il nous suffit de nous voir quelques jours avant les tournées. Nous sommes hyper carrés, même si nous ne voyons pas pendant un moment, nous réussissons à nous caler naturellement. Et avec cette tournée à venir, nous allons être des machines (rires). Cela ne nous fait plus peur. Nous avions un studio à Paris avant, et finalement, nous n’en avons plus besoin.
Florian : Nous sommes chacun équipés à la maison, avec des home studios plus ou moins développés. En plus, Gary et moi travaillons sur le même logiciel et nous avons la même façon de concevoir la musique, le travail et le matériel, donc nous sommes capables de nous adapter lorsqu’on se voit. On sait que l’on doit travailler de notre côté. On sait que quand on arrive, on doit être prêts. Comme disait Séb, c’est juste pour retravailler les transitions, les mises en place. Et nous ne perdons pas de vue non plus que nous sommes avant tout des amis. Nous ne nous voyons pas juste pour la musique. Nous essayons de passer du temps ensemble, de maintenir du lien en dehors de l’aspect musical. C’est important aussi, car cela fait partie de la cohésion du groupe.

Savez-vous s’il y a eu un début de travail pour le prochain album, si Gary a déjà commencé à y réfléchir ? Ou est-ce encore trop tôt ?
Sébastien : Là, c’est tournée à fond ! Je pense que Gary est vacciné.
Camille : Oh oui, je pense qu’il a besoin d’une pause ! (rires)
Sébastien : Mais cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien dans sa tête. Il y a des morceaux de « Something Ominous » qui viennent de petites idées et de riffs écrits depuis longtemps. Même si cela n’a plus rien à voir avec ce que les morceaux sont devenus. Il a déjà des bribes d’idées sur lesquelles il pourra se baser pour de futures compos. Mais, présentement, il faut défendre l’album.
Camille : Effectivement, il est temps de le défendre sur scène et de le faire découvrir !

C’est peut-être précisément ce qui a manqué à MOLYBARON jusqu’à présent : pouvoir vous présenter à un nouveau public et ramener de nouveaux fans en partant sur la route. C’est ce qui fait vivre les groupes. On sait bien que s’ils ne vont pas à la rencontre du public, ils peinent à exister et se développer...
Camille : La COVID nous a mis des bâtons dans les roues, parce que nous aurions bien plus tourné pour « The Mutiny ». Nous avons eu de très belles dates, mais pas beaucoup.

D’ailleurs, quel est le meilleur souvenir que vous avez de ces quelques dates réalisées ? Le Hellfest ? Le Graspop ?
Camille : Je ne sais pas si nous allons tous être d’accord. Je pense que Séb me rejoint. Pour moi, c’est Werchter, de très loin. J’ai apprécié le Hellfest par son côté grandiose. J’ai vu des concerts là-bas, mais je n’imaginais pas que cela puisse être aussi grand et impressionnant une fois sur scène. Je me rappelle de la sensation. Mais Werchter et le Graspop plus récent, c’était géantissime. Je les associe un peu car l’accueil du public et les conditions étaient exceptionnels. Je ne sais pas pour Gary…
Sébastien : Je ne pense pas que cela ait été son meilleur moment car il était malade. Sa voix avait disparu et il était un peu déçu de ne pas avoir pu en profiter vraiment.  Je ne sais pas quel a été son meilleur souvenir.
Camille : je dirais le Graspop, je pense. Et Flo… (rires)
Florian : J’ai fait 3 concerts avec MOLYBARON : le Hellbangers Parade aux Pays-Bas en janvier 2023. Puis en ai, on a fait la Suède à Malmö, et le Graspop. Je pense que l’apogée, c’était vraiment ce dernier. C’est là où il y avait le plus gros public et la plus grosse ambiance. C’est mon plus beau souvenir. Pour l’instant !  Mais j’ai énormément apprécié le premier concert précisément parce que c’était le premier. On rentre dans le vif du sujet. Et c’était une très belle salle avec d’excellents groupes comme ARCHITECTS que j’aime beaucoup. C’était important pour moi.

Pour terminer sur une note un peu rêveuse, quel serait le groupe avec lequel vous auriez envie de tourner le plus au monde ?
Florian : Pour moi, ce serait GOJIRA. J’adore ce qu’ils font, et en plus, ils sont Français ! Je suis plus du côté metal moderne de la scène anglaise. Mais les groupes que j’écoute font partie des groupes de niche, comme SYLOSIS, BLEED FROM WITHIN… Ce n’est pas le genre de groupe avec qui je verrai MOLYBARON partir en tournée, toutefois. Et puis, si on rêve vraiment en grand : METALLICA ! Evidemment !
Camille : Je rejoins Flo pour GOJIRA dans le sens où ils sont Français. Je suis grand fan de Mario Duplantier et j’adorerais échanger avec lui autour de la batterie, et je suis sûr que ça matcherait nien entre les deux groupes. Et puis, METALLICA aussi. On a eu la chance de faire le Hellfest et Werchter en 2022 le même jour qu’eux. Dans ma tête, c’était la folie. J’ai grandi avec METALLICA, et appris beaucoup sur la batterie avec eux. Donc, ce serait incroyable.
Sébastien : METALLICA, bien sûr. Et pourquoi pas ARCHITECTS, car cela pourrait bien marcher entre nous, j’en suis convaincu.

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Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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