27 septembre 2023, 18:33

PRIMORDIAL

"How It Ends"

Album : How It Ends

En plus de 30 ans d'existence le groupe irlandais PRIMORDIAL a su s’imposer comme une entité incontournable de son genre et acquérir une stature à la hauteur de son nom. Faisant suite à « Exile Amongst The Ruins » sorti en 2018, ce nouvel album « How It Ends » propose un mélange de black metal et de folk celtique qui laisse transparaître un sentiment d’urgence accrue et propose un regard en forme de question sur l’apocalypse qui guette l’humanité. Comme ses prédécesseurs, « How It Ends » n’a pas été prémédité, mais a patiemment été maturé. C’est à l’automne 2022 que A.A. Nemtheanga a senti que le moment était venu de s’investir pleinement sur cette nouvelle réalisation. Comme à son habitude, il s’est entouré des membres fondateurs du groupe, le bassiste Pól MacAmlaigh, le guitariste Ciáran MacUilliam et du batteur Simon O'Laoghaire qui a rejoint le groupe pour la 3e fis en 2010.

Ensemble, ils ont mis un point d’honneur à travailler rapidement et de manière productive. Le résultat est plus metal , plus épique, tout en restant fidèle à l’esprit de PRIMORDIAL. Le groupe reconnaît toutefois avoir travaillé avec plus de conviction qu’à l'accoutumé et s'est fié plus que jamais à son instinct. Le disque a été enregistré aux Hellfire Studios dans la banlieue de Dublin, et produit par le groupe et Chris Fielding qui par le passé a déjà collaboré avec PRIMORDIAL

« How It Ends » commence par la chanson-titre, triste et épique à la fois, elle se questionne sur le devenir de l’humanité et sa capacité à se rebeller face au recul de la liberté. Si elle commence en mid-tempo, elle progresse avec un riff qui s'amplifie crescendo sur près de huit minutes et se terminer sur une note puissante et galvanisante. ''Ploughs To Rust, Swords To Dust'' a une introduction qui n’a rien à envier au meilleur de MY DYING BRIDE avant d'exploser en un titre heavy et de rébellion devant l’effondrement d’un monde où les charrues abandonnées sont condamnées à rouiller sous les affres du temps, pendant que les épées et les glaives des sacrifiés pour la liberté, s’en retourne à la poussière.

A travers le puissant ''We Shall Not Serve'', le quatuor de chevaliers crie haut et fort qu’il ne se sent pas l’âme d’un vassal, avec des couplets chantés telles des revendications émises depuis une tribune et d’un solo superbement lyrique. ''Traidisiúnta'' signifiant tout simplement ''traditionnel'' en irlandais, est un joli intermède instrumental emprunt de musique traditionnelle de leur pays. Avec sa mélodie lancinante et mélancolique ''Pilgrimage To The World's End'' s’inspire de l’histoire de ceux qui comme Ned Kelly, se sont exilés à l’autre bout du monde et se sont opposés à l’oppression des autorités. Plus calme ''Nothing New Under The Sun'' est un superbe titre épique et mélancolique qui se termine dans une explosion sonore qui laisse transparaître la révolte d’un homme épris de liberté qui ne peut se résoudre à ce que rien de nouveau ne transparaisse sous le soleil.

Basé sur un martèlement de batterie et un riff entraînant, ''Call To Cernunnos'' est en quelque sorte une marche guerrière avec laquelle l’auditeur ne peut résister à se laisser emporter. La positivité de cette chanson sonne comme un renouveau qu’incarne ce dieu gaulois et icône de la culture celtique. Elle est aussi une rupture avec la première partie de l’album car la tristesse et la révolte laissent la place à un sentiment positif. Emmenée par Cernunos, cette armée marche vers un affrontement d’outre-tombe. Avec l'ambiance black metal de ''All Against All'', on a le sentiment d’assister à la révolte des esprits de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté et qui reviennent submerger l’armée des vivants qui dilapident cet héritage obtenu par de haute lutte. Le monumental ''Death Holy Death'' est tout simplement grandiose avec son mid-tempo, il est irrésistible et propose une rythmique et une ligne de chant où plane de façon subliminale l’esprit de Ronnie James Dio. Non moins superbe, ''Victory Has 1000 Fathers, Defeat Is An Orphan'' referme cette œuvre, comme vous avez pu le constater il y a quelques semaines, avec la sortie d’un vidéo clip pour accompagner le single. Défaite ou victoire, à chacun de se faire son idée, mais le constat est implacable. Dans le camp des vainqueurs chacun la revendiquera tandis que dans celui des vaincus, ils se sentiront orphelins et abandonnés.

Avec ce dixième album, PRIMORDIAL offre à ses fans une grande œuvre mature. Si « How It Ends » offre matière à réflexion, il en va de même avec la musique qui, avec une grande majorité de chansons de près de sept minutes, impose une écoute attentive et répétée pour pouvoir partir à la découverte d’un univers musical d’une richesse infinie.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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