21 janvier 2024, 17:39

ABIGOR

"Taphonomia Aeternitatis - Gesänge im Leichenlicht der Welt"

Album : Taphonomia Aeternitatis - Gesänge im Leichenlicht der Welt

S'il y réside fondamentalement bien un unique serviteur du black metal sans inique compromission musicale depuis plus de trois décennies des plus épiques, c'est sempiternellement le cynique ABIGOR qui revient outrageusement à l'écume pudique de ses sadiques détracteurs quelques jours avant les fêtes de Noël dernier forcément (initialement prévu le 6 décembre et repoussé au 21 pour le CD et vinyle, le 18 janvier 2024 pour le format numérique).
À l'affabulation choyée d'une réfutation ornée en bonne et due forme, c'est sans conteste étant non scarifié d'une quelconque nostalgie souterraine, que le trio luciférien puisse encore si glorieusement semer, cultiver et récolter son art black metal ancestral, jadis médiéval et à jamais transcendantal. Délivrant funestement une de leurs œuvres consenties les plus abouties à ce jour, la formation expérimentée au talent si décomplexé accouche violemment de cette aigreur colérique composée en essence maléfique de ténèbres sardoniques.

C'est indéniablement le crû impérial d'un dû essentiel en parfaite orbite orchestrée pour leur 30e anniversaire (1994-2024) proclamé si vindicativement par souci de mépris en interne au groupe envers les légions de suiveurs à la saumure rance MYSTIC CIRCLE, GAEREA et consorts décharnés selon l'illustre Thomas Tannenberger alias T.T., guitariste, bassiste et batteur de feu. A défaut de déplaire, ce venimeux et poisseux concentré nommé audacieusement « Taphonomia Aeternitatis - Gesänge im Leichenlicht der Welt » suinte un intégrisme paradoxal des plus assumés, galvanisant une ossature technique impressionnante parcheminée d'atmosphères éthérées, soigneusement désaccordées par l'extrême vigilance de leurs si singuliers tempos incantatoires. A nul égard reconnu, le temps ne possède véritablement d'emprise sur leur entreprise mortifère qui s'embellit insidieusement à mesure d'écoutes malignes répétées de ce chef d'œuvre discipliné en différentes nappes enchevêtrées de pâleur, malheur et frayeur couronnés. 

Tel un nacré porteur de lumière consacrée, le phénoménal cortège de déshumanisation instrumentale ABIGOR conjugue scrupuleusement orgueil et deuil à la fois, en magnifiant à nouveau brillamment le cercueil de grâce fomenté férocement sur « Leytmotif Luzifer (The 7 Temptations of Man) » en 2014. Pour les fidèles bourreaux de leurs méfaits volcaniques si fertiles en terreau satanique, l'inquisiteur autrichien au demeurant fossoyeur de croyances limitantes, continue d'ostraciser sa carrière militante au son disharmonieux en excellence perfidement revendiquée. Braver l'interdit bancal par nature, cheminer tel un bandit en hommage à la contre-culture du musicalement correct et parjurer obstinément pour un retour aux sources du metal noir anticonformiste, underground et dangereux, voici en substance ésotérique, la véritable aura mystique qui se dégage puissamment de brûlots soniques de la trempe de "Soldaten Satans", "Feasting On The Prophet's Blood" et "Morning Star Anthropophagia". 

D'un pur flegme astral, la dure fécondité musicale ici enfantée comme à l'accoutumée se dépeint tantôt vociférante et complexe tantôt déroutante et perplexe à la fois. Profondément réanimée en de sombres refrains alambiqués de torpeur maladive, martelée par de cinglants riffs glaciaux et forgée par la froideur rigide d'une production cristalline et intimiste de surcroît, cette nouvelle offrande se veut ingénieusement spectrale puis fractale et enfin magistrale tant la signature démoniaque se fait lascivement ressentir. La formation évoquée, invoquée et non révoquée pourtant en (re)devient un loup solitaire en marge absolue du courant majoritaire initié par le true norwegian black metal (qu'incarnait la flamme noire originelle de MAYHEM et DARKTHRONE à cette époque si passionnelle ?). Prônant éternellement un sulfureux black metal d'antan (1990-1998) où haine viscérale idéologique envers une vaine religion dogmatique, s'exaltait de manière incendiaire, imaginaire et extraordinaire tel que le dictionnaire infernal l'exigeait en rébellion élémentaire si minoritaire à présent, ABIGOR se contente triomphalement de distiller le meilleur sortilège de leur quintessence redoublement visionnaire.

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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