26 janvier 2024, 15:18

SAXON

"Hell, Fire And Damnation"

Album : Hell, Fire And Damnation

49 ans de carrière, et il a tout notre respect. Non seulement il est encore bien là, vétéran de la première heure de la NWOBHM, mais il n’a pour ainsi dire jamais faibli dans la puissance de son style. Qu’à encore à prouver SAXON en 2024 ? Pas grand chose à mon humble avis. Le 24e album « Hell, Fire And Damnation » est sorti et le groupe frappe encore fort avec cette nouvelle livraison de nouvelles chansons...

Quand tu places une introduction narrative, "The Prophecy", digne d’un film en cinémascope, c’est qu’il y a une volonté de grandeur, de sortir du cadre et c'est de bon augure. Le premier single "Hell, Fire And Damnation" tonne comme l’orage de l’apocalypse, zébrant les cieux de riffs brillant d’huile. Biff Byford interpelle l’auditoire, ainsi qu’un oracle promettant de divins châtiments. Ça claque vite et fort, on trouve bien l’ampleur promise. J’avais aimé l’album précédent, mais je sens que SAXON sur celui-ci décoiffe sévèrement, j’ignore pourquoi mais je pense au dernier SORTILEGE, et les envolées de guitares résonnent à la façon des grands hits de GRAVE DIGGER. "Madame Guillotine" a une fraîcheur mortifère, un refrain délicieusement ironique et une instrumentation délicieusement rythmée. Un hymne immédiatement adopté.

On dénote la présence de chansons épiques de premier plan. "Fire And Steel" est empreint d’une rapidité d’exécution, portée par des riffs hurleurs et des soli juteux, du vrai speed metal où Biff rivalise avec la hargne de Rob Halford. "Kubla Khan And The Merchant Of Venice" est dans la même veine, avec ses basse et batterie possédées, comme si SAXON rimait avec Man Of War. Cet extrait est ultra fédérateur. "1066" complète la trilogie speed, muant les instruments en armes aiguisées, transformant le titre en raid viking sauvage mené par Guillaume le Conquérant. De la puissance pure.

Il y a des passages audacieux et des retours à ses classiques, "There’s Something In Roswell" se balance lourdement sur ses guitares et sa basse. Comme un avion puissant, un 747 dans la nuit, roulant lentement mais inexorablement sur le bitume de la Zone 51. Vous vous souvenez du SAXON impérial ? Il est présent dans ce morceau, ainsi que dans le heavy groovy "Pirates Of The Airwaves". Nous sentons à plein nez les riffs eighties, c’est un réel plaisir. "Witches Of Salem" se lâche avec cette batterie qui bombarde et ses notes graisseuses qui oscillent tandis que Biff prend fait et cause des victimes de la haine. En bonus, de sublimes soli bluesy gorgés de l’âme hurlante des sorcières innocentes. SAXON nous achève avec son "Super Charger" vif et puissant. A nouveau l’écho de l’âge d’or.

L’album, dès la première écoute, a su me conquérir, me ravir. En plus de sa puissance défendant un genre un peu oublié dans les années 90, puis revenu enfin sur le devant de la scène cette dernière décennie, SAXON a su insuffler de l’audace et de l’épique dans son disque, ce qui évite toute redondance. J’avais donc tort de douter, les Anglais prouvent leur plénitude, et leur force est intacte à nous faire voyager, jusque sur des chemins musicalement originaux. Un prestigieux retour de la NWOBHM dans notre cœur... notre cour de jeu aussi, ce qui nous fait patiemment et agréablement attendre la prochaine venue à cet endroit, de JUDAS PRIEST...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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