15 février 2024, 18:45

ALKALOID

"Numen"

Album : Numen

ALKALOID vous présente un intellectuel virage artistique au détour d'un exhaustif design de haute couture auditive à la rencontre du meilleur jazzy-death metal progressif de PSYOPUS (délivré des incessants mosh-parts ensablés de grind-death metal) et de FRACTAL UNIVERSE (amputé des parties tech-jazzy death metal). Voluptueusement mâtiné par le sélectionné haut du panier poinçonné de la scène avant-gardiste canadienne (GORGUTS, BEYOND CREATION, MARTYR et AUGURY) ainsi que par les défunts QUO VADIS pour l'occasion, le patchwork instrumental tissé est viscéralement des plus alambiqués et foncièrement riches en cavalcades effrénées. Il est ironiquement assez rare d'assister à l'émergence véridique d'un talent caché de si bonne augure en paysage teuton hormis NECROPHAGIST et OBSCURA à bien des écarts divergents et extrêmes à la fois. 

Projet justement parallèle des membres réactifs d'OBSCURA, TRIPTYKON, PARADOX, BLOTTED SCIENCE (projet d'Alex Webster, bassiste de CANNIBAL CORPSE) et OBSIDIOUS ainsi qu'anciennement pro-actifs chez NECROPHAGIST, HATE ETERNAL et DARK FORTRESS, le quatuor d'or magnifié s'assure puissamment d'une profonde expérience cumulée en chaque instant chargé atmosphériquement de complexifiées mesures intégratives à souhait. On surnage implicitement au gré de vagues fouettées par une houle refoulée d'un Styx arpenté à l'extrême parmi les titres acérés "The Cambrian Explosion", "Clusterfuck" et "Numen", le tout disséminé au sein d'un double-album envenimé des plus instrumentalement contagieux. La complexité agitée et fomentée est fatalement présente en chaque morceau, en une ingénue tactique de changements incessants de tempos trépidants chères aux légendaires formations rock progressif françaises des plus techniques, à savoir MAGMA et TROLL en tête. 

L'illustre part belle à l'improvisation en rythmes ternaires scabreux reste tout bonnement prescrite tant l'architecturale musicalité paraît incrustée, robuste et ajustée par des embrassées fondations si enracinées et soudées en profondeur. Le groupe nous embarque spontanément dans son univers euphorisant à souhait, nous délivrant de tout sentiment d'apaisement convoité ou de somnolence programmée tant l'ensemble artistique global nous tient furieusement en haleine, bravant audacieusement la complexité technique et s'interdisant inversement toute forme de simplicité instrumentale. Déversant déjà voluptueusement leur effarant death metal progressif incisif au gré des précédents objets de convoitise que représentent « The Malkuth Grimoire » (2015) et « Liquid Anatomy » (2018), cette nouvelle perle, « Numen », révèle une maturité de compositions résolument aériennes et insidieusement pérennes.

Ce sens inné d'une voltige exercée à l'altitude maîtrisée le caractérise profondément en renouvelant son art enraciné et envenimé d'un intérieur pieusement tapissé qui se prête pour l'occasion à (re)devenir la nouvelle sensation hyper-technique allemande du moment. Là où ses défunts confrères hollandais TEXTURES et EXIVIOUS auraient indéniablement été d'intenses challengers des plus tenaces, on note une réelle compétition entretenue envers la scène technical death metal générée par les intronisés rois à jamais PESTILENCE ayant fabuleusement enfanté la nouvelle sensation italienne du moment MISCREANCE également. Avec ce troisième diadème en bandoulière, nul doute n'est permis quant à la pérennité absolue d'ALKALOID de céder à la facilité la plus évidée de sens. Bien au contraire, c'est un vertige musical en abîme astrale à furieusement conseiller à tout mélomane introverti et/ou fanatique extraverti chirurgicalement parlant.

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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