7 mars 2024, 19:14

MYRATH

Interview Morgan Berthet


Pour la sortie du nouvel album de MYRATH ce 8 mars, nous avons programmé un entretien le 10 février dernier avec le batteur du groupe, Morgan Berthet (également au sein des groupes KLONE et KADINJA), afin d’aborder toute l’actualité liée à ses projets. Décalage horaire oblige, il est 16h en France et midi au Chili où le musicien réside dorénavant une partie de l’année. Malgré les 35°C pour lui dans l’hémisphère sud, alors qu’ici nous peinons à atteindre les 10°C, Morgan s’est révélé particulièrement affable, disert, d’une sincérité et d’une générosité sans faille, comme à l'accoutumée...
 

La sortie de « Karma », le 6e album de MYRATH, a été repoussée deux fois. Il devait à l’origine être publié en septembre 2023, puis début février 2024, et finalement sera disponible le 8 mars. Peux-tu nous expliquer ce qui a retardé sa parution ?
Il a été repoussé d'une part pour des raisons stratégiques et d'autre part pour des raisons liées au temps de production des CD et vinyles, qui sont de plus en plus longs. Avant, tu pouvais faire fabriquer tes vinyles en deux ou trois mois. Maintenant, ça tourne plus autour des six à huit mois. Donc on s’est un peu ratés là-dessus. Mais on n’était pas prêts non plus pour la suite... C’est un peu un mélange des deux. Je ne sais plus ce qu’on avait annoncé comme date au départ...

Il était initialement prévu en septembre dernier, avant d’être décalé au 2 février, puis au 8 mars...
Je connais les raisons pour septembre mais aucune idée pourquoi il n’est pas sorti en février... De toute façon, c’est le label qui décide quand il vaut mieux publier un album, mais je ne me suis pas renseigné sur la raison exacte.

Ce qui frappe immédiatement avec cet album, c’est ce son typiquement "hard rock années 80", avec ses claviers un peu kitsch et ses refrains ultra-accrocheurs. Est-ce une volonté de s’éloigner du metal progressif et légèrement oriental des débuts pour s’ouvrir à un plus large public ?
S’ouvrir à un public plus large a toujours été le projet. MYRATH est de moins en moins progressif, quoi qu’il en soit, mais je trouve que l’éventail de styles n’a jamais été aussi large que sur cet album. Pour moi, il y a quelques titres qui sont bien plus modernes que ce qu’on faisait avant, et deux ou trois qui reviennent bien en arrière et qui sont clairement hard FM, comme tu dis. C’est peut-être dû au fait qu’il y avait plus de personnes qui ont composé cette fois. Donc, c’est un peu plus parti dans tous les sens, mais c’est clairement plus large. C’est vrai aussi que les chansons qu’on a sorties en premier ne sont pas les plus orientales. Ce côté oriental est quelque chose que nous sommes obligés de garder, de toute façon. Mais, pour des raison de production, ça sonne un peu plus gros et moins chargé qu’avant, les arrangements de violons et claviers sont un peu plus légers. Mais cela dépend des titres, sur certains, on ne capte presque pas le côté oriental, alors que sur d’autres, on retrouve plus ces ambiances.

Est-ce que l’intégration de Kévin Codfert, votre ancien producteur, en tant que claviériste attitré et membre permanent, a joué un rôle dans l’orientation de ce nouvel album ? Ou est-ce plus une décision commune ?
C’est plus une décision générale. C’est arrivé quelques fois par le passé qu’il vienne interpréter quelques morceaux avec nous en live. Mais en réalité, cela n’a pas changé grand-chose, à part que maintenant, il est tout le temps sur scène pour jouer à nos côtés. Il a toujours été le principal compositeur et arrangeur dans le groupe, donc cela n’a fondamentalement rien changé. Je pense que cela vient surtout du fait que pour la première fois, tout le monde a composé, chacun dans son coin. Ce n’est peut-être pas l’album qui présente le plus d’unité en termes de composition. Les chansons sont diversifiées et ne se ressemblent pas. Peut-être qu’avant, si les chansons ne se ressemblaient pas vraiment, il y avait quand même plus d’unité. Là, c’est vraiment plus ouvert.

Est-ce que cela ne vient pas aussi du fait que l’album a été composé sur une très longue période, pendant la pandémie de COVID, alors que vous étiez tous séparés après l’arrêt soudain de la tournée ?
Il y a probablement de ça. Mais également, il y a eu plus de personnes qui ont travaillé autour de cet album. Pour ma part, c’est la première fois que je compose des trucs, avec la complicité de Pierre Danel, le guitariste de KADINJA. Nous nous sommes enfermés dans le studio tous les deux pour écrire trois ou quatre titres, et deux ont été gardés. D’autres choses ont été retravaillées. Il y a eu plusieurs équipes comme ça. Les gars avaient commencé pendant la COVID et avaient déjà terminé quelques titres. L’album s’est créé avec des équipes différentes, et sur une longue période en effet.


Quels sont les chansons que tu as composées avec Pierre ?
Alors,  je suis super fort pour retenir les titres ! Je vais prendre mon vinyle, et je vais te dire. (rires) Nous avons fait "Child Of Prophecy" et "The Empire". Et Pierre a travaillé aussi sur "Heroes" et "Carry On". Forcément, celles qui vont sonner un peu plus modernes sont celles sur lesquelles nous avons mis notre grain de sel. Et comme tu le disais, sur certains morceaux, nous sommes retournés très loin dans le hard rock. Certaines sont effectivement plus taillées pour les festivals que pour des concerts en salle. Quand tu en as une ou deux qui sont un peu rétro, tu sais que tu vas accrocher les gens. Cela n’a pas été fait que pour ça, mais il y avait une volonté d’avoir un ou deux titres qui plairaient à tous ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête parce que c’est trop technique, trop oriental ou trop moderne.

Pour la première fois, Zaher Zorgati chante exclusivement en anglais, contrairement aux albums précédents où il jonglait entre l’anglais et la langue arabe (plus précisément un dialecte tunisien). Sais-tu ce qui a motivé ce choix ? 
Je pense que pour les raisons qu’on connait, tout ce qui est un peu arabisant n’a pas forcément la côte partout. Et même si cette facette orientale est demandée par de nombreuses personnes, je pense que parfois Zaher n’a plus envie de se lancer là-dedans. Cela ne veut pas dire que ça ne va pas revenir, mais c’était une période où il voulait s’écarter un peu de ça. En fait, c’est un gros pari. On pourrait décider de ne chanter qu’en arabe et il y aurait sûrement peu de groupes de cette taille qui le feraient, mais je ne sais pas si MYRATH a globalement envie de prendre ce pari-là.

Et est-ce que le départ du claviériste Elyes Bouchoucha a quelque chose à voir avec cela ? N’était-ce pas lui qui amenait cet aspect très oriental ?
Alors, c’est sûr que dans les compositions et les arrangements, il amenait le côté oriental, mais je ne crois pas qu’il intervenait dans le chant. Pas dans le choix de la langue, en tout cas. Donc, à priori, non.

Zaher a déclaré dans une récente interview, que le groupe avait été à deux doigts de splitter. Pour quelles raisons ? Et comment avez-vous surmonté cette épreuve ?
MYRATH est un groupe qui, à chaque nouvel album, peut splitter, parce que, même si on essaie de travailler dessus, le délai entre deux albums est toujours très long. Et il y a toujours une forme de découragement qui fait que s’il n’y a pas une personne dans le groupe qui tient la barque, tout s’évapore. Peut-être que le terme "splitter" est un peu excessif et que Zaher n’était pas au meilleur de sa forme lorsqu’il a déclaré cela. Il n’a jamais été véritablement question de ça. Mais c’est sûr que, comme dans tous les groupes, il y a des moments de découragement et pour nous, c’est souvent avant un nouvel album. Lorsqu’il sort et que nous partons en tournée, tout va bien. Peut-être que nous aurions besoin de produire plus vite et de ne pas attendre trois ou quatre ans entre chaque album, afin de ne pas se sentir en dent de scie, dans le creux de la vague. Et il faut bien comprendre que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Certains ont d’autres groupes qui tournent toute l’année, alors que pour d’autres, MYRATH est leur seul projet. Quand tout s’arrête, qu’on ne tourne plus ou que tout est repoussé, l’impact psychologique sur eux est énorme. Quand on te dit que l’album ne sort que dans six mois, si c’est ton seul groupe, tu ne peux pas le prendre de la même manière que lorsque que tu as deux ou trois projets en parallèles, comme c’est le cas pour moi. C’est moins grave car je suis occupé à faire autre chose. Donc ça joue aussi probablement.


Et qui joue le rôle de la locomotive dans ce cas ? Qui vous tire vers le haut ?
Kévin ! Cela a toujours été Kévin. Je pense que dans tous les groupes, tu as toujours au moins un moteur. Et lui, c’est un énorme moteur ! C’est vraiment quelqu’un qui ne se décourage jamais, peu importe ce qui arrive. Il en tirera toujours quelque chose de positif, et ça avance grâce à lui, quels que soient les obstacles. C’est vraiment impressionnant à voir car nous, les autres, nous sommes tous en dent de scie. Nous avons de grosses phases durant lesquelles nous allons bosser à fond et puis nous nous décourageons, ou nous sommes occupés ailleurs. Et là, tu as un gars qui, malheureusement pour lui, est tout seul. Mais en ce moment, nous sommes en train de grossir l’équipe avec des gens qui devraient prendre un peu le relai, parce qu’il ne va pas pouvoir tenir comme ça trop longtemps. Mais c’est vraiment quelqu’un qui a dédié sa vie, ces vingt dernières années, à MYRATH, et je ne pense pas qu’il y ait un jour à l’avenir où il ne fera rien pour le groupe. C’est une grosse locomotive qui se bat constamment pour nous.

Derrière les mélodies enjouées et le côté solaire de votre musique, il se dégage de cet album une certaine mélancolie et une tristesse inédites chez MYRATH. Je pense notamment à "Words Are Failing" et "Carry On". Peut-on dire que c'est le reflet des soucis que le groupe rencontre au quotidien ?
Peut-être. C’est inconscient mais cela fait partie de l’état d’esprit et de l’énergie que tu peux avoir quand tu composes. Les choses ne sortiront pas de la même manière si tu es content, déprimé ou énervé. Ce n’a pas été fait consciemment, en tout cas moins que par le passé.  A chaque fois il y a au moins un titre dans un album qui est un peu triste, mais on l’a décidé. Il est un peu plus triste et va plomber l’ambiance, les paroles sont plus sombres que d’habitude. Alors que sur cet album, je ne crois pas que cela ait été pensé dans ce but. C’est plus le résultat de ce qui s’est passé pendant trois ans. Et qui justifie aussi cette différence de styles sur l’album. Il a vraiment été composé sur une période de trois années, dans des états d’esprit différents, avec des équipes différentes. 

On entend surtout ces petites touches mélancoliques dans la voix de Zaher, qui offre une interprétation impeccable tout au long de l'album...
Lui, il a beaucoup travaillé en studio, il a mis du temps pour enregistrer ses parties. C’est la première fois, je pense, que nous produisons aussi bien les voix sur un album de MYRATH. Il a chanté différemment de ses habitudes. C’est moins en force, c’est plus contrôlé. Mais c’est plus lui, je trouve.


"Carry On" est la dernière et très émouvante chanson de l’album, mais ce sont aussi des mots qui reviennent très souvent chez MYRATH, comme un mantra. Est-ce une exhortation à poursuivre l’aventure coûte que coûte, une forme d’auto-motivation à aller mieux ?  
On pousse les gens à croire en cela, et en même temps on se botte les fesses. Donc, ça sert à tout le monde. C’est le message principal de MYRATH : rester positif et donner de l’espoir. Et ça restera le message le plus souvent utilisé par le groupe. Mais, c’est à moitié pour les fans et à moitié pour nous.

Lors de notre dernier entretien en juillet 2022, vous vous apprêtiez à rentrer en studio pour l’enregistrement qui a eu lieu au Danemark chez le célèbre producteur, Jacob Hansen. Comment s’est passée cette collaboration avec lui ? Et es-tu satisfait du son de cet album, notamment de la batterie ?
Ça s’est ultra bien passé. Moi, je ne suis pas resté longtemps. J’avais prévu cinq jours d’enregistrements et j’ai tout terminé en deux jours. J’ai donc changé mon billet d’avion pour rentrer en France plus tôt que prévu. Pour moi, cela a été très court mais ça s’est super bien passé. C’est un des gars les plus professionnel avec qui nous avons été amenés à travailler, et qui a vraiment pris le temps de nous dire pourquoi quelque chose sonnait bien ou mal. Il est très ouvert et possède une immense culture du metal, du rock et autre. Cela a été très agréable et rapide de travailler avec lui. Je n’ai pas assisté aux enregistrements du chant, mais ça devait être assez passionnant techniquement de voir ce qu’il utilise comme matériel et comment il fait ses mixages. Je trouve qu’il produit les voix super bien. Je ne vais pas m’avancer, mais ça m’étonnerait qu’on ne fasse qu’un seul album avec lui. Tout a roulé facilement et c’était vraiment très agréable.

Sur "Candles Cry", l’un des moments fort du disque, le chant est abordé de manière différente et le groove en est la locomotive. Peux-tu nous en dire plus sur la genèse de cette chanson ?
C’est Kévin qui l’a composé. Un truc que les gens ne savent pas, c’est qu’il chante aussi sur ce morceau et lorsqu’ils chantent tous les deux avec Zaher, il est difficile de les distinguer l’un de l’autre. Et il y a plein de passages sur lesquels ils sont deux. C’est Kévin qui a créé la ligne de chant et ce sera notre prochain single à paraitre, avec vidéo à l’appui. Il aurait dû être le premier extrait de l’album à sortir en septembre dernier, et pour des raisons liées à la guerre israélo-palestinienne, on n’a pas souhaité sortit ce titre tout de suite.

Est-ce la vidéo qui a été tournée en Roumanie au printemps 2023 ?
C’est ça ! C’était censé être le vrai gros clip de l’album. Il va arriver très vite maintenant, mais il aurait dû être le tube principal. Pour ma part, j’étais assez déçu qu’on en repousse la sortie, mais pour des histoires que l’on ne peut pas gérer et qui concernent le label, cela ne s’est pas fait comme initialement prévu. Selon moi, c’était la chanson qui se situe parfaitement au milieu de tout ce qui se trouve dans cet album. Donc, moi qui ne suis pas très fan du vieux hard rock, celle-là est bien placée où il faut. Ni trop datée, ni trop moderne. Elle est taillée nickel pour ça. C’est un gros morceau qui marche très fort en festival.


Y-a-t-il un morceau, ou un passage qui t’a donné plus de fil à retordre à jouer ou à enregistrer ?
Non, tout a été fluide. Pour moi, c’est toujours pareil lorsque je rentre en studio, je connais la structure des morceaux, je vois à peu près ce qu’on m’a demandé de jouer, mais vu qu’on me laisse très libre, tout se décide en studio. Je propose des trucs et je regarde ce qu’en pensent les autres. Si c’est non, je refais quelque chose. Si c’est oui, ça passe. Là, ils m’ont dit oui très souvent. Jacob Hansen était là pour valider et c’est donc allé très vite. Forcément, j’ai dû passé dix minutes à bosser des trucs que je n’avais pas prévus, c’est évident, mais je n’ai rien en tête qui me vienne sur un passage que j’aurais dû plus travailler avant. Pas à ce point-là, en tout cas.

Parle-nous de la mini-tournée sud-américaine que vous avez effectuée au printemps 2023, et qui vous a beaucoup marquée. Quel accueil avez-vous reçu ? C’était la première fois que MYRATH mettait les pieds là-bas.
C’était la première fois pour tout le monde, même ceux qui ont d’autres groupes. Première fois que tous les membres mettaient les pieds en Amérique Latine pour jouer, et c’est une tournée qui avait déjà été repoussée à cause de la COVID. Donc, nous étions tous très contents que cela puisse enfin se concrétiser. Mais avec toujours cette petite appréhension de devoir subir une autre annulation. C’est arrivé au bon moment. Nous avions vraiment besoin de tourner à ce moment-là, besoin d’un truc excitant, un peu nouveau. Nous étions forcément plus excités – personnellement, c’était mon cas -  d’aller sur des territoires inconnus que des endroits où nous nous étions déjà produits. Je suis très content lorsque nous retournons en Europe, mais cela ne me fait pas le même effet que d’aller dans des pays que je ne connais pas du tout. C’était la tournée la plus compliquée que nous ayons faite, mais elle est pour moi celle qui m’a fait le plus de bien. Les fans rencontrés là-bas m’ont fait beaucoup de bien. C’est une ambiance qu’il n’y a pas ailleurs, que je n’ai jamais vue dans d’autres pays. Ils sont vraiment malades ! Mais dans le bon sens du terme ! Ce n’est pas rare, cela nous est déjà arrivé mais quand tu montes sur scène et que tu sais que tu as déjà gagné, c’est un sentiment indescriptible ! Et puis, c’était aussi la première fois que nous laissions les gens choisir une partie de nos setlists. Parfois, ils nous demandaient des morceaux, alors nous changions notre programme. C’est vraiment l’une des premières fois où, soir après soir, je sens qu’il y a un échange entre le public et le groupe. Ils m’ont filé énormément d’émotions !

Et d’une certaine manière, cette tournée vous a ressoudés aussi...
Elle nous a vraiment ressoudés, oui. Alors que c’était ultra dur, entre les problèmes de visas, de vols, de bagages et tout le reste... Mais chaque soir, lorsque tu montes sur scène, les gens te font oublier  ça et te filent tout ce qu’ils ont comme énergie pour tu continues avec le sourire. C’est vraiment gratifiant.

C’est là que tu te dis que le métier de musicien, ce n’est pas si mal, finalement...
(Sourire) C’est à partir de là que j’ai commencé à réfléchir. Ils m’ont vraiment fait un petit électrochoc. Ça va paraître con, mais voir des gens chanter, danser, sauter, crier ou pleurer toute la soirée, ça fait quelque chose ! Des centaines de personnes qui t’écrivent après les concerts pour te dire que ton groupe les a aidés à passer telle étape de vie… Ce sont des trucs que je savais, mais je prenais ça un peu de haut, malheureusement, parce que je ne voyais comment la musique de mon groupe pouvait changer la vie de quelqu’un. Et j’ai eu de longues discussions avec des fans qui m’ont affirmé que c’avait été le cas. Il semble que j’avais oublié que j’avais eu aussi cette même ferveur pour des groupes qui ont changés ma vie, à l’époque où je les ai découverts et que je les écoutais tous les jours. J’ai oublié que c’était ça notre métier.


Il y a quelque chose de très émotionnel dans la musique. C’est assez indescriptible. Quand on l’écoute, quand on vit cela en tant que fan, on reçoit des choses. On ressent des choses. Et cela nous aide parfois à surmonter des étapes dans notre vie, et je crois qu’il n’y a que la musique qui est capable de faire ça...
Oui, mais j’avais un peu oublié ça... Vu que j’adore la technique dans la musique, que je suis très à cheval à ce sujet, je me focalisais surtout sur le fait d’exécuter le truc plus ou moins parfaitement. Et je me suis rendu compte, après vingt ans à penser comme ça, qu’en réalité, on s’en fout. Là, les mecs n’étaient pas là pour voir ça. Même si à la fin des concerts, tu reçois quelques messages pour te dire que tu joues super bien, c’était loin d’être la majorité. Ça fait des années qu’ils t’attendent, et tu leur files quelque chose. Et c’est la première fois qu’ils nous en revoient autant. Pendant ces quelques jours, ce n’était que ça. Et cela m’a bien fracassé comme expérience ! Dans le bon sens. J’avais vraiment besoin de ça. Même si on m’avait prévenu. On m’avait dit que les fans là-bas étaient très chaleureux, que la culture du rock et du metal était immensément plus importante qu’en France, mais  je ne m’attendais pas à ça.

Les fans attendent avec impatience l’annonce d’une tournée. As-tu des informations à nous donner à ce sujet ?
Il va y en avoir une mais on s’organise. Pour l’instant, on se focalise sur les festivals d’été. Il y en aura une dizaine. On en a déjà annoncés et d’autres sont en instance de confirmation. On a eu pas mal de propositions de tournées, mais je t’avoue que nous réfléchissons à la question. Nous ne devons pas être le seul groupe à calculer, mais vu les frais de logistique, de tourbus, de visas de travail selon les pays, on attend de trouver ce qui sera le mieux d’un point de vue stratégique. Même si nous ne l’avons jamais trop été, on sera un peu moins kamikazes que par le passé. Tu fais vachement plus gaffe aux choix que tu fais, on ne peut pas se permettre de juste partir en tournée pour jouer et perdre de l’argent. C’est l’enfer. Les locations de tour-bus sont devenues exorbitantes.

En parlant de festival, comment as-tu vécu le Hellfest l’an dernier ?
Il y avait une grosse ambiance ! On se pose toujours la même question. Nous y avions joués il y a quelques années sur la Mainstage 2 (Ndj : 2017), et le côté fourbe, c’est que tu ne sais pas vraiment qui est là pour te voir. Je me rappelle de cette Mainstage, c’était blindé devant et c’était super pour nous. Mais tu ne sais pas trop si les mecs sont là pour toi ou les groupes suivants. Alors que sous une tente, comme en 2023, tu sais qu’ils vont peut-être perdre leur place qu’ils avaient devant la Mainstage pour voir l’artiste d’après, pour vraiment venir voir ce que tu rends sur scène. Donc, à 80% tu es sûr que les festivaliers sont là pour toi, et tu as peut-être 20% de curieux qui ont déjà entendu le nom du groupe et qui veulent découvrir. Là, c’était bien plein, avec une grosse ambiance. Super bonne surprise ! Et en plus, nous avons eu la chance de bosser avec les mecs d’Arte qui ont filmé le concert. Et le rendu tape super bien.


Pour la vidéo de "Heroes", vous avez utilisé l’intelligence artificielle, à l’instar de nombreux autres groupes. Es-tu satisfait du résultat et est-ce un outil que vous avez l’intention de réutiliser à l’avenir ?
Moi, je suis un peu à l’ancienne, je me bats contre un truc que je ne vais jamais gagner et qui ne changera jamais : la musique se regarde plus qu’elle ne s’écoute. C’est un truc qui ne me plait pas, mais il n’y a rien à faire, c’est comme ça. Tu vas sortir un titre accompagné d’un clip, il marchera forcément mieux, même si c’est une merde infâme par rapport à tous les autres morceaux de ton album. Si tu proposes un gros show et que tu joues comme une "teub", ça marchera mieux que d’énormes musiciens qui n’ont rien à proposer visuellement. Ça me saoule mais tu ne peux pas lutter contre ça ! Ça, c’est un premier point. Ensuite, à cause de ce problème qui nous a empêchés de sortir notre vrai premier clip à temps, on s’est retrouvés à devoir sortir une autre vidéo dans un laps de temps très court. D’où l’utilisation de l’intelligence artificielle, et ce pour plein de raisons : le budget, de rapidité et d’éloignement géographiques des membres du groupe. Vu que nous habitons dans trois pays différents, pour nous, les budgets ne sont jamais normaux. Même si tous les membres d’un groupe vivent aux quatre coins de France, avec 500 balles, tu arrives à les regrouper à Paris, ou à Lyon. Pour nous dans MYRATH, ça monte directement à 4000 ou 5000 euros à chaque fois qu’on doit se retrouver dans un endroit. Donc, le tournage du clip n’a pas encore commencé que déjà, tu dois débourser une somme colossale. Dans l’urgence et sans idée, parce que nous ne nous attendions pas à devoir repousser la sortie de "Candles Cry", nous nous sommes rabattus sur l’IA. Et dans le groupe, nous ne sommes pas contre le fait de tester de nouvelles technologies. Je suis réfractaire à plein de trucs, mais pourquoi ne pas essayer ? Pour moi, le résultat, c’est surtout que c’est imbattable : ça va te fournir un clip dans des délais ultra courts et pour un budget sur lequel tu ne peux pas t’aligner. Mais, tu peux quand même demander à l’intelligence artificielle suffisamment de détails pour pas qu’elle fasse n’importe quoi non plus, et que tu sortes un clip où tu n’aurais rien contrôlé. Là, ce n’est pas le cas du tout. C’est toujours pareil. C’est un bon outil. Selon moi, c’est comme programmer de la batterie pour des pré-productions, c’est super. Pour un album, non ! Et en plus, tu sais que c’est un sujet sensible. La moitié n’en a rien à foutre et l’autre moitié va te casser la gueule avec ça, comme tout ce que tu fais… Mais faut pas rêver : tous les gens qui ont fait un petit test avec un clip comme ça, je pense que c’est en priorité pour des questions de budget. 

Un mot sur tes deux autres groupes. Où en sont les projets pour KLONE et KADINJA ?
Alors pour KLONE, les gars sont en train de composer pour l’album d’après (Ndj : « Meanwhile », 2023.) qui, si je ne dis pas de conneries, serait prévu pour le tout début de l’année prochaine. Moi, je les revois en mars parce qu’on refait la croisière dans les caraïbes "Cruise To The Edge", après quoi, nous avons trois dates au Mexique en ouverture de RIVERSIDE. Ce sera la première fois pour KLONE en Amérique Latine, aussi. Et après nous ouvrons pour LES TAMBOURS DU BRONX dans trois belles salles en France fin mars. Et ensuite, eux partiront pour un petit bout de tournée acoustique. Moi, je ne participe jamais aux concerts acoustiques, mais eux, ils auront ça à faire avant de reprendre les festivals d’été qui doivent redémarrer avec le Hellfest, je crois. Avec une double prestation car nous jouons deux fois là-bas. Voilà pour KLONE. Pour KADINJA, les planètes s’alignent enfin. Nous sommes toujours aussi occupés avec nos autres groupes mais nous sommes en train de redéfinir le projet. Nous avons fait un clip récemment que nous venons d’envoyer au label, et qui devrait sortir dans peu de temps. Je pense qu’on va prendre notre temps pour sortir un album, mais nous allons déjà publier un titre tous les deux mois, et on verra ce que ça donne. Parce qu’il y a un truc qui est sûr, c’est que ce sera très difficile pour KADINJA de repartir en tournée ou de faire des concerts. Ce ne sera que si tout le monde est libre, si nous sommes bien payés, et plein de raisons comme ça. Nous sommes vraiment trop pris par d’autres groupes qui sont plus gros et nous demandent plus de temps d’investissement. Et KADINJA, pour la majorité des membres, c’est notre vitrine technique. C’est là où on s’amuse le plus. Nous sommes entre potes et nous repoussons nos propres limites, donc ça continue de nous faire bosser. Ce doit être le seul projet sur lequel on retravaille constamment, donc on a besoin absolument. Mais peut-être qu’il nous faut le redéfinir, et qu’on a plus besoin de créer. Peu importe si nous sortons un album complet ou si ce sont des titres que nous balançons comme ça, au coup par coup. Nous, avec Pierre, nous continuerons de faire des vidéos parce qu’on aime bien re-bosser les morceaux et faire nos petites démos, mais je ne pense pas que nous allons viser des tournées. On en a besoin pour se vider la tête et travailler notre technique. KADINJA nous sert à ça. Et là, nous avons pris trop de temps à nous questionner sur des broutilles : est-ce qu’on sort un album, avec quel chanteur... On a perdu vraiment trop de temps, alors que si nous avions balancé des morceaux, sans n’en avoir rien à foutre de ce qu’il se serait passé après, cela aurait été vraiment plus rapide.

Alors, avec ou sans chanteur ?
Ça, ce n’est pas encore décidé car nous pourrions très bien intégrer des invités, et c’est précisément ce qui nous a bloqués pendant un moment. On se demandait comment faire si on sortait des morceaux instrumentaux et que nous partions en tournée, comment assurer les anciens titres, et avec quel chanteur. Et comment faire si nous avions des invités... Moi, personnellement, je n’ai pas envie de me poser la question de savoir si nous allons les jouer sur scène ou pas. Sortons les trucs, on verra bien. Si on fait un album instrumental, cela ne veut pas dire qu’ensuite il n’y aura pas de chanteur. Ça pourrait être une expérience de plus, au même titre que lorsque nous avons sorti un album de reprises. On en a jouées deux ou trois sur scène, mais ce n’est pas quelque chose qu’on va jouer constamment. C’était plus un kif, alors pourquoi pas un autre sans chant ? On n’en a rien à foutre. Mais je pense qu’on a surtout besoin de bosser plus ensemble et de se vider la tête. C’est notre défouloir. Ce groupe sert à ça et cela nous fait du bien. 

Comment abordes-tu la batterie en fonction de tes trois groupes ? Es-tu dans le même état d’esprit lorsque tu dois travailler pour MYRATH que pour KLONE ou KADINJA ?
J’ai trois facettes et trois types de personnes en face. Et, dans le metal, trois styles bien différents. A savoir que dans les trois groupes, on me fournit des parties de batterie déjà écrites, avec plus ou moins de niveau dedans. Avec MYRATH, on me fournit des pré-productions  de batterie. Comme dans tous les groupes, je suis libre de faire ce que je veux mais les mots d’ordre sont qu’il ne faut pas trop de technique. On ne veut pas perdre les gens, le but n’est pas de balancer de la technique juste pour en mettre plein la vue. Il faut plaire au plus grand nombre et choisir des trucs, parfois pas les plus intelligents musicalement, mais qui vont faire en sorte que même quelqu’un qui n’est pas batteur puisse chanter mes breaks ou mes parties parce qu’elles ne sont pas très compliquées. Je sais que je ne fais pas ça à 100% parce que je mets une dose de technique qui est déjà beaucoup pour certains. Mais le mot d’ordre, c’est de ne pas trop se faire chier. MYRATH, il faut que ça danse, il faut que ce soit léger. KLONE, c’est peut-être le groupe où j’ai le moins à jouer mais qui prend le plus de temps pendant les enregistrements parce que ça discute de plein de petits détails. Ce n’est pas la même manière de jouer. Ce sont des tempos bien plus lents. C’est une manière d’appréhender le tempo qui est en arrière. C’est-à-dire que tu retiens tous tes coups pour que ça plombe l’ambiance encore plus. Là, nous ne sommes pas du tout sur le soleil de MYRATH, c’est l’inverse. C’est assez dépressif. C’est très lent mais on n’exclue pas le côté technique. Il y a toujours le moment dans un morceau où il y a un truc vraiment plus technique que 90% du morceau. La technique est un peu moins "bête" si je puis dire. Il y a des jeux de charley ou de ghosts notes vachement plus fins que ce que je pourrais faire avec MYRATH, où j’essaie, et c’est sans jugement, de m’adresser aux musiciens ou au metalleux moyens. Normalement, tu peux comprendre à peu près tout ce que je fais dedans et c’est volontaire. KLONE, on essaie de faire en sorte que ça sonne facile et une fois que tu essaies de bosser les parties de batterie, tu te rends compte que ce n’est pas si simple de faire sonner tout ça. Et après, il y a KADINJA où, on ne s’en cache pas, ça s’adresse à une niche. Ça ne s’adresse qu’à des cons qui aiment bien ne rien comprendre (rires). C’est ultra technique, ultra chargé. On essaie de rendre l’ensemble musical, mais faut pas rêver. C’est tellement rempli que c’en est notre vitrine technique. On met tout ce qu’on sait faire dedans, voire même ce qu’on ne sait pas encore bien faire et qu’il va falloir bosser encore. Ce groupe sert à ça. Par contre, ça va quand même relativement vite en studio. Ce qui prend le plus de temps c’est de bosser, car nous retravaillons nos plans pendant que nous sommes en cours d’enregistrement. Mais pour les valider, cela va super vite. On se comprend tellement bien avec Pierre Danel, avec qui j’enregistre toujours, c’est tellement complice comme manière de travailler, que quoi qu’il propose, je vais dire oui. Non pas parce qu’on s’en fout mais parce qu’il y a tellement de possibilités avec lui. J’adore tout ce qu’il fait. Lui, tout ce qu’il fait, il déteste. Moi, tout ce que je fais, je déteste. Mais lui, il adore. Donc, on a vraiment besoin l’un de l’autre pour valider nos plans. Et à 80% du temps, je lui valide ses plans de guitare. Si je lui dis que ça défonce, il me croit et il avance. Et réciproquement. Tant qu’il ne m’a pas dit que ça lui plait et que c’est cool, je ne sais pas.

Il y a une complémentarité entre vous, une entente fraternelle. Cela se sent.
Ah oui ! Quoique l’on fasse, ça marche directement, on est contents. Il n’y a pas de prises de tête. Et ça nous a manqué, ces trois ans sans KADINJA. On adore bosser avec tous nos autres groupes, mais ce côté où personne ne te casse les couilles, tu peux proposer ce que tu veux et tu sais que derrière, ça va suivre, ça n’existe que dans KADINJA. Parce qu’on n’a pas envie de faire de l’argent avec ce groupe, ni de tournée mondiale qu’on ne fera jamais, d’ailleurs. C’est enfin un truc que l’on ne fait que pour nous. Il y a très rarement la question de savoir si ça va plaire aux fans, si le refrain est assez catchy… Je dirais presque qu’on s’en fout de ça. Ce qui nous intéresse c’est de savoir si ça va nous faire bosser, si nous sommes vraiment contents de faire cela. Nous absolument besoin de ce projet pour nous, personnellement, comme je te le disais.


Et pour finir, l’an dernier, tu as décidé d’arrêter d’écrire tes fameux billets d’humeur caustiques intitulés "OSEF", pour Batterie Magazine. Pour quelle raison ?
J’ai arrêté pour plein de raisons. Déjà, j’étais de plus en plus à la bourre, je m’en occupais vraiment au dernier moment, chose qui reste l’une de mes spécialités, peu importe ce que je fais. Mais là, c’était chiant parce que ça me faisait un peu flipper et, mine de rien ça prenait du temps. Ce n’était pas que des conneries. Il fallait que je fasse gaffe à ce que je disais, que ça fasse marrer mais que ce ne soit pas trop con non plus, que le sujet soit intéressant. Sur la trentaine que j’ai fait, il y a en a bien eu une dizaine où, pendant deux ou trois jours, je ne savais pas ce que j’allais écrire. Dire des conneries, pas de souci, mais de là à en faire une pleine page, ça peut être très long quand tu ne sais pas quoi faire. J’ai arrêté un peu pour ça et puis aussi parce que ça a été ma thérapie. J’avais plein de trucs à dire, à cracher. Cela m’a fait du bien mais après cette tournée en Amérique Latine qui m’a vraiment reboosté et rendu heureux, bien plus heureux que ce je laissais transparaitre dans les OSEF où ce n’était pas franchement la joie, je me suis dit que ça sentait la fin. Je ne pouvais pas continuer sur ce ton que les gens aiment bien, et que j’adore aussi, mais j’aurais eu plus l’impression de le surjouer. Le côté dark, dépressif, amer que j’avais sur les 25 premiers numéros, ce n’était pas du jeu. J’étais vraiment comme ça. Mais il y avait un côté aigri qui ne me plait pas non plus, tu vois. Et je ne vais pas dire qu’après cette tournée, il y a eu un renouveau, mais pas loin. Je n’avais pas prévu d’arrêter, mais quand j’ai réessayé d’écrire un nouveau numéro, j’avais du mal à être aussi noir qu’avant. Et donc, le dernier est parti bien plus lumineux que tout ce que j’avais écrit avant. Et en le finissant et en le relisant, je me suis rendu compte que ça sonnait un peu comme la fin. Voilà les raisons. Mais à la base, je ne me suis engagé en rien avec Batterie Magazine. Je devais faire des articles jusqu’à ce que j’en aie ras le cul. Mais ça marchait bien, alors c’est resté. Il n’empêche que tous les six mois, je me disais que j’allais arrêter parce que je ne savais pas si j’avais grand-chose à dire. Si j’avais su dès le début que j’en aurais tant à écrire, peut-être que je me serais organisé différemment. J’aurais essayé de faire un truc chronologique. Tout était inspiré de ma vie. J’aurais pu écrire cela quasiment comme un mini roman. J’aurais écrit cinquante pages et on en aurait sorti une tous les mois. C’aurait eu une autre gueule, c’aurait été plus préparé. Mais je ne me dis jamais dit que j’en écrirais autant ! Et à un moment, sur le dernier que j’ai fait, je me suis rendu compte que j’allais mieux. Je n’avais plus envie de dire du mal de mon taf, de le voir aussi noir qu’avant. Cela ne veut pas dire que de temps en temps, cela ne revient pas, car je suis en dent de scie quant à mes émotions au sujet de ce métier. Je ne me suis jamais amusé à relire ce que j’ai écrit, mais je pense que si j’en relisais quelques uns, je ne serais pas sûr de me reconnaitre aujourd’hui. Ça devait être bien noir !

Effectivement ! Mais peut-être est-ce aussi lié à la période pendant laquelle tu as commencé : le confinement, l’arrêt brutal des tournées, etc...
Tout n’était pas lié à un genre de dépression dans les trucs noirs que j’ai écrits. Le fait est que ce métier est super compliqué, qu’il l’est de plus en plus, et on n’y peut rien. Mais il est vrai que je le racontais parfois sans lumière. Ça m’a fait du bien, ça a fait marrer les gens et on m’en parle encore, mais je me suis arrêté au bon moment. J’ai préféré cela que d’en écrire dix de plus sans trop savoir si cela allait sonner faux. Tout est vrai dans ce que j’ai écrit. Pour 99%, ce sont des trucs que j’ai vécus, donc c’est mieux que ça s’arrête comme ça. Je suis content que cela se soit terminé sur une note plus lumineuse et je suis bien plus dans cet état d’esprit, maintenant.

« Ça a été un plaisir d’écrire ces articles pendant trois ans et de vous parler de l’envers du décor, mais ma thérapie est terminée, j’ai craché tout ce que j’avais à balancer, au point de m’auto-saouler. J’ai évidemment toujours de graves problèmes psychologiques, ça peut pas partir comme ça et la musique n’est pas la seule responsable… Comme 200% des gens qui décident de se lancer dans cette activité, faut vraiment être très con de base, mais j’apprends à voir que les choses avancent et que tout porte à croire que ça continuera d’évoluer dans le bon sens. J’approche de mon millième concert, j’ai voyagé dans 70 pays, et ça m’a pris quinze ans pour apprécier les beaux moments. Si vous vous êtes reconnu dans mon parcours, j’espère que ça vous prendra moins de temps. Je vous souhaite à tous de vivre de votre passion, de jouer aux quatre coins du monde et d’être heureux ! Maintenant, foutez-moi la paix et allez bosser vos paradiddles. ​» (Morgan Berthet – OSEF #27)
 

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Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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