4 mars 2024, 18:19

FUNERAL WINDS

"333"

Album : 333

En un prénommé stigmate du mal nommé, le persécuté néerlandais Hellchrist Xul est toujours aussi prolifique avec quatre offrandes occultes délivrées en seulement quatre années. En effet, à peine sevré de la sortie récente d'un nouveau méfait de son strident projet parallèle DOMINI INFERI (à mi-chemin entre BEHERIT, PROFANATICA et ABRUPTUM) et le dernier sacrilège en date « Stigmata Mali » (2023), l'homme-orchestre renoue avec une vendetta sonore se voulant être ingénieusement cacophonique et subsonique à la fois. Bestialement orphelin d'un interdit purgatoire, FUNERAL WINDS déploie son sinistre black metal primitif aux confins jalousés du genre proscrit à travers huit haineux sacrements auditifs hideusement des plus incantatoires qui soient. 

L'extrême underground tant préservé de toute facétie mercantile octroyée, se défend constamment d'évoluer dans toute forme de répétition musicale récréative aussi effrayante, violente et malaisante qu'elle n'y paraît de prime à bord. Pourtant, ici la déchirante stagnation artistique est résolument poignante, dénuée de tout succès remanié mais surtout maladivement glaçante, au péril d'une intacte bonté à dépérir si fébrilement. Cette accablante volonté résolument isolante de toute recherche de célébrité favorable, s'alourdit vigoureusement en une fierté notable des plus intègres au sein de cette scène black metal originelle (1991-1994) si grouillante et revigorante néanmoins. Du tréfonds macabre des plus talentueuses odes de DARKTHRONE, CARPATHIAN FOREST, INQUISITION et MAYHEM désœuvrés en l'état à l'unisson, ce nouveau chaudron magmatique de ténèbres colériques dignement nommé « 333 » ravira les inconditionnels mercenaires d'une ère que l'on croyait si catégoriquement embaumée à jamais. 

D'une messe noire de DARKENED NOCTUM SLAUGHTERCULT à une promesse péremptoire de DENIAL OF GOD en passant par une conjuration ostentatoire de MÜTIILATION et SUICIDE CIRCLE sans caresse aucune, l'ambivalent culte du blasphème latent marque maléfiquement sa légion du parjure religieux. En un turbulent concept-album identifié autour du truculent démon personnifié Choronzon, la lugubre trame instrumentale se conjugue à la moiteur souterraine d'abysses énumérées en son sinistre honneur dispersé. Succombez nostalgiquement en bravant cette fidèle essence fratricide bercée au gré de perfides hymnes angoissants et odieusement distillés sur "Eternal Nightmare", "Ancient Wrath Unleashed" et "Birthed By Pure Malevolence". 

Aucune fioriture moderne n'est à déclamer ici présentement, bien au contraire, l'heure de disgrâce n'est orientée que vers l'impie royaume entremêlé indéfiniment du visqueux, poisseux et crasseux à plus que de raison gardée. Par ce redoutable opus nocturne copieusement assassin et après une carrière profondément anti-chrétienne de trente-trois hivers antédiluviens (1991-2024), FUNERAL WINDS, en un pur holocauste musical, est ainsi triomphalement devenu l'infini fantassin d'un iconique destin funèbre au satanique festin d'algèbre lubriquement défini. Il est fort à parier que ce passionnel retour annuel constitue un socle conceptuel pour de futures œuvres cruellement baptisées par le sceau indéfectible d'une mort érigée comme vecteur oral de guerre astrale perpétuelle. L'horreur intentionnelle du black metal originel avec sa haine castratrice, sa verve misanthropique et sa symbolique réparatrice, renaissent atrocement au son cadavérique d'une exhumation solennellement rédemptrice.

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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