13 mars 2024, 18:03

CORPUS DIAVOLIS

Interview Daemonicreator


Le groupe français CORPUS DIAVOLIS nous gratifie cette année d’un nouvel album imprégné d’occultisme, de sexualité et de satanisme. De son black metal ritualiste, « Elixiria Ekstasis » se veut un hymne à la femme et son aura. C’est le chanteur Deamonicreator qui nous parle de cette nouvelle offrande disponible le 15 mars chez Les Acteurs de l'Ombre, avec une ferveur perceptible.
 

Merci pour tes réponses à quelques questions à propos de ce nouvel et déjà cinquième album à venir : « Elixiria Ekstasis ». Il présente neuf titres d’un black metal ésotérique, incisif et aux atmosphères des plus sombres. Peux-tu nous le présenter ?
« Elixiria Ekstasis » est un album absolument génial. On ne peut pas le décrire avec des mots, il faut l’écouter pour le comprendre. Et pas juste une écoute superficielle, mais une étude approfondie des textes et de la musique. Si vous l’écoutez ivres, avec de l’herbe ou avec des champignons magiques, c’est encore mieux. C’est un album très corpuséen, il explore nos thèmes préférés, les élixirs, le sexe et Satan. Les paroles sont très poussées, au point qu’elles deviennent des formules scientifiques. Une science que j’ai appelée l’Esotérisme Charnel Satanique. Musicalement, c’est un album très brutal avec des vrais riffs riches en mélodies sombres et dissonantes. Quelque chose qui a le parfum fin des années 90-début 2000, mais sublimé par l’aura des ambiances liturgiques et cérémonielles. On se prend des tempêtes de blasts pour ensuite plonger dans des passages liquides et immersifs, quasi psychédéliques.

Comment le thème de la femme et plus particulièrement de la sexualité féminine vous est-il venu ?
La sexualité a toujours été un thème fondamental pour CORPUS DIAVOLIS. Imbriqué et indissociable du nom du groupe : le Corps du Diable, qui n’est autre que l’archétype des anciens dieux de la fécondité. Personnellement, je m’intéresse à la sexualité féminine de point de vue mystique, notamment à la figure de Lilith et son évolution à travers les âges. Du point de vue poétique, dans l’œuvre des représentantes du Féminisme satanique. Mais aussi du point de vue empirique, dans ma propre pratique de la magie sexuelle. C’est cette dernière qui m’intéresse beaucoup dans l’album. L’immense force et l'énergie qui se développent à l’union de deux êtres dans de circonstances magiques. Chaque morceau est une histoire vraie, de multiples histoires même, racontées à travers le prisme de la philosophie et de la poésie, mais toujours une expérience authentique. Nous nous adonnons au sexe afin de transcender la beauté abstraite de l'existence. Différentes femmes, différents lieux, différents élixirs.

Est-ce la femme en général qui vous inspire ou le succube, plus mystique ?
Le succube n’est qu'une métaphore pour extérioriser la peur et les désirs sexuels refoulés de certains. Dans chaque femme se cache un succube qui peut nous hanter ou nous inspirer. Le plus souvent les deux en même temps...

Comme on le disait, « Elixiria Ekstasis » est un album de pur black metal, mais de nombreux passages, plus lents, plus lourds apportent une large dimension ritualiste. Est-ce que votre musique est maintenant indissociable de ce côté chamanique très inspiré et inspirant ?
Oui, le côté ritualiste est indissociable. Et je pense que la dimension chamanique a toujours fait partie du black metal, les rythmes répétitifs, les voix possédées ou maladivement liturgiques... Ce sont des outils pour nous mettre en transe, qui ont toujours existé dans le black metal comme je l’entends. 

Le visuel semble d’ailleurs très important pour CORPUS DIAVOLIS, avec une imagerie savamment mise en place, où rien ne semble laissé au hasard. Est-ce une façon pour vous d’ancrer le groupe dans un univers authentique qui vous est propre ?
Cette question rejoint la précédente. A partir du moment où un rituel est mis en place chaque détail est important. L’imagerie et les codes visuels sont indispensables à l’inertie magique et l’énergie globale dégagée.

En parlant de visuels, peux-tu nous parler de la pochette de l’album, qui elle aussi est lourde de sens et symbolique ?
La pochette est l’œuvre de l’artiste chilien Kerbcrawlerghost, réalisé sous nos directives. Son style raffiné, sensuel et en même temps brutal et blasphématoire représente bien l’esprit de l’album, brutal et atmosphérique à la fois. Comme une tempête ou comme un acte sexuel, la beauté entre deux violents déluges de passion. Le contraste et la dynamique sont des éléments importants dans la musique, mais aussi dans la vie. Nous avons tous besoin de moments violents, d'être secoués, de nous sentir vivants et d'apprécier la beauté de la vie. Il y a beaucoup d'amour dans cet album. Et pas seulement charnel, mais toujours sombre et mystérieux.
Le visuel de Kerb est frontal et sincère, il ne laisse pas indifférent, il montre des sexes masculins... littéralement... même si ce sont les seins et le vagin qui ressortent. L’image montre une femme nue, portée par la masse de gens. Des gens qui la vénèrent, mais qui sont voilés et dans leur hypocrisie refusent d’admettre la puissance de sa nudité. Cette femme est la puissance de la sexualité féminine. Elle nous regarde droit dans les yeux, elle lève haut son câlice, rempli du venin de la sagesse et le sang de l’extase, contemplée par le grand bouc du désir. Probablement moi-même !

L’album a été de nouveau produit en Grèce au studio bien connu Pentagram (ROTTING CHRIST, SEPTICFLESH...) par George Emmanuel. Pourquoi ce choix et comment avez-vous commencé à collaborer ?
Le choix de revenir vers George Emmanuel fut très naturel. Il est l'un de ces spécialistes du son, non seulement un ingénieur, mais aussi un artiste qui a su sublimer l’essence de l’intention musicale. Nous l’avons contacté en premier lieu suite à son travail pour des groupes qui ont une approche musicale et spirituelle proches de la nôtre, notamment ACHERONTAS

Votre ancien batteur, King Had, est revenu dans le groupe. Qu’est-ce qui a motivé son retour ?
Pour divers raisons, IX n’a pas pu participer à l’enregistrement du nouvel album et King Had s’est manifesté à un moment crucial. Malgré les 13 ans qui séparent notre dernière œuvre commune, « Revolucia », la magie est toujours opérationnelle et les sessions se sont parfaitement déroulées. Outre l’expérience et la technique qu’il a gagnées depuis le temps, King Had a également lancé la production de sa propre double pédale, KHK Pedals, conçue par lui-même et fabriquée en France. Cependant IX fait toujours partie de CORPUS DIAVOLIS.


Vous avez déjà sorti deux singles extraits de l’album : "Chalice Of Fornication" et "Key to Luciferian Joy" . Est-ce que ce sont des portes d’entrée pour ce nouveau CORPUS DIAVOLIS ?
Ce sont juste les portes du mal nécessaire, dictées par les lois de la promotion et de la communication. La seule porte est de se poser dans une ambiance appropriée et vivre l’album dans son entièreté.

Peut-on s’attendre à quelques concerts pour la promotion de « Elixiria Ekstasis » ?
Nous sommes ouverts à toute proposition. Si vous lisez cette interview, vous pouvez m’appeler et nous proposer un concert ! On vous délivrera une messe noire imbibée de sang, de feu et... de testicules !

Merci, et rendez-vous donc le 15 mars pour la sortie de ce nouvel album...
Si vous aimez l'ésotérisme satanique ou le zen-satanisme tantrique, prenez une dose de vos élixirs préférés et laissez-vous absorber par l'extase. On est sur Terre pour un court voyage, alors profitez-en. Gloire à Satan !

 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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