3 mars 2024, 23:59

CATTLE DECAPITATION + SIGNS OF THE SWARM + 200 STAB WOUNDS + VOMIT FORTH

@ Paris (La Machine du Moulin Rouge)

Une jolie soirée death se profile à la Machine du Moulin Rouge ce dimanche soir. Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, la bonne petite coreuse que je suis, a été appâtée par la présence de SIGNS OF THE SWARM. J’étais aussi très curieuse de découvrir en live CATTLE DECAPITATION même si je ne suis pas une grande auditrice de death à la base. Impossible donc de rater cette petite pépite deathcore et j’en profite pour m’abreuver d’un son bien death un peu plus old-school. J’aime en plus beaucoup la Machine du Moulin Rouge, qu’il s’agisse de la conformation de la salle, du son ou de la lumière, je n’ai jamais été déçue. Le concert est complet, mais on commence à être habitués pour les date de metal désormais, même sur de plus petites salles. Ça se remplit tout de même plutôt tranquillement pour un début de dimanche soir.


La salle est ainsi loin d’être pleine quand le premier groupe VOMIT FORTH entre sur scène. VOMIT FORTH est un groupe de brutal death américain formé en 2017. Cette formation assez récente a sorti son premier album en 2022. C’est sa première tournée européenne qu’il vient de débuter en ce mois de mars, en première partie de CATTLE DECAPITATION. Je ne suis honnêtement pas une grande fan de leur death avec de grosses inspirations grind. C’est un peu difficile pour moi au départ et même le public peine à se chauffer. VOMIT FORTH n'est pas très aidé par le son, mal équilibré, il y a trop de batterie et de basse et on a du mal à apprécier les morceaux. Cependant, il propose une version un peu plus moderne tout de même et intéressante du brutal death. Le scream manque un peu de technicité par moment, mais il y a de bons passages en chant clair. Il y a également un très bon groove sur les morceaux en particulier pour la troisième chanson que j’ai bien aimée. Le soutien très marqué de la basse est vraiment intéressant sur pas mal de titres. Les chansons sont courtes et le set est bien rythmé grâce aux samples. Malgré un public un peu timide, les membres du groupe communiquent beaucoup et font de leur mieux pour le chauffer. Une jolie première fois en France donc !


200 STAB WOUNDS prend la suite avec une intro très sympa à l’ambiance inquiétante, inspirée du cinéma d’horreur avant de se lancer dans un set très énergique. Formé en 2019, les Américains proposent un death metal plus traditionnel directement inspiré de CANNIBAL CORPSE et DYING FETUS, un son old-school, plus heavy qui a pas mal plu au public. Ils ont déjà à leur actif un EP et un album sorti en 2021. Le son est brutal, je suis toujours un peu moins touchée par le chant gutural du death, mais cette fois le son est mieux mixé et on profite amplement des mélodies des morceaux proposés. Les riffs sont efficaces, la batterie impitoyable quoiqu’un peu sèche. Le set commence avec des titres très courts qui s’allongent beaucoup plus ensuite pour ne jamais laisser de répit. Les samples des breaks ont des mélodies qui me plaisent beaucoup. Les rythmiques sont solides, il y a quelques passages très sympathiques, une belle énergie et ça fonctionne bien. Malgré un peu moins de communication avec le public, celui-ci réagit bien. C’est également une première fois en Europe pour 200 STAB WOUNDS qui remercie chaleureusement le public.


Ce plateau très death est complété par le deathcore impitoyable et bien gras de SIGNS OF THE SWARM. Les Américains de Pittsburgh ont débuté en 2014 et ont déjà 5 albums studios à leur actif, dont le dernier « Amongst the Low & Empty » date de juillet 2023. Pas mal de changements dans le line-up qui ont vu le passage de musiciens et chanteurs que l’on retrouve dans d’autres très bons groupes de deathcore. Je ne vais pas vous mentir, c’est eux qui m'ont attirée en premier lieu ce soir là et je les aime déjà beaucoup sur album. J’avais donc très hâte de les découvrir en live. La rupture est très nette avec les groupes précédents et j’avoue trouver un peu étrange d’avoir associé un groupe de deathcore au milieu d’un plateau très death.

Le son est particulièrement lourd, violent et gras, très brutal. J’aime beaucoup le scream du chanteur même s’il aurait mérité un peu plus de volume à plusieurs reprises. Les gars sont également très communicatifs avec le public et vraiment gentils. Il y a une bonne ambiance dans le pit et ça suit joyeusement les instructions du chanteur. D’ailleurs, soulignant l’absence de crash barrières, il demande au public de le rejoindre sur scène lors d’un morceau. Pas mal de monde grimpe, c’est un joyeux bordel, SIGNS OF THE SWARM s’amuse et le public aussi. Le chanteur n’hésite pas à tendre la main aux personnes qui slamment et leur offre également une accolade. Dans le pit, les gens s’entraident, se relèvent... Vraiment une bonne ambiance, plaisante à voir. Les breaks sont très lourds, très brutaux. Le groupe est vraiment à fond, et interprète avec beaucoup de puissance les morceaux. Ils ont également une jolie scénographie, tant au niveau des lumières et couleurs, que samples pour l’ambiance. Un très beau set donc !


On termine avec un classique, pépite du death et death-grind qu’est CATTLE DECAPITATION. On peut ne pas être une grande fan de death ou de grind comme moi mais pour autant vraiment apprécier le groupe de San Diego et la richesse de sa musique. Ils ont par ailleurs un message récurrent assez cool autour de l’environnement et de la protection animale, qui donnent une couleur assez positive à leur musique que j’apprécie. Les musiciens sont d’ailleurs semble-t-il, ou du moins l’étaient au départ, végétariens. Il ne reste en effet de la formation des débuts qui remonte à 1996, que le chanteur Travis Ryan. CATTLE DECAPITATION est devenu une référence dans le death progressif et grindcore, a plus que tourné et s’est particulièrement démarqué entre la voix si particulière de son chanteur, mi heavy mi growlé et une imagerie particulièrement macabre. Jusque dans leur prestation, on perçoit en permanence les influences et les allers-retours entre un son plus old-school et heavy et une musique beaucoup plus brutale et plus thrash. Ils proposent un set très riche ce soir qui alternent des morceaux classiques comme d'autres plus récents. J’ai ainsi beaucoup aimé l’interprétation de "Bring Back The Plague". Tout le monde y trouve son compte, fans plus âgés comme jeunes. Le show est parfaitement réglé et rythmé, ça s’enchaîne très bien et la prestation scénique est très soignée. C’est propre et c’est efficace. La communication est par contre réduite au minimum, ils sont d’abord là pour jouer, interpréter et dérouler leur set-list. C’est d’ailleurs très théâtral, avec un chanteur qui crache sur le public, danse, simule la prise de drogues. Les samples et les pauses participent également à créer une atmosphère très cinématographique. C’est vraiment ce que l’on peut appeler un spectacle et on perçoit toutes les influences des anciens groupes plus heavy qui ont largement inspiré le groupe au fil des années. Le son est beaucoup mieux équilibré que sur les groupes précédents et la voix de Travis Ryan est vraiment bien mise en avant.

Un très bon concert à la Machine du Moulin Rouge ce soir ! Que l’on soit fan de death, curieux ou une coreuse comme moi, on y trouve son compte. Le public ce soir était très bon enfant, dynamique mais bienveillant. Comme souvent à la Machine, le son et les lumières ont été plutôt bien gérées, même si les deux premiers groupes ont pâti de quelques manques d’équilibrage. Bien que la composition du plateau me laisse encore un peu perplexe et que le death ne soit pas forcément mon genre de prédilection, ça m’a permis de découvrir d’autres groupes très sympas et de profiter du show très théâtral de CATTLE DECAPITATION.


Photos © Leonor Ananké - Portfolio

Blogger : Amandine Moonbaast
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