Dans la série "chroniques à la bourre", voici celle d'un groupe estonien de post-rock progressif nommé WOLFREDT et la sublime version orchestrale de son quatrième album intitulé « IIII » paru le 3 décembre 2023 et qui mérite amplement (et impérativement) que l'on revienne dessus !
D'abord le projet solo de l'auteur-compositeur barbu Margus Voolpriit (sur les très electro « Lullabies To Vilhelmine » et « Neverno » sortis respectivement en 2013 et 2016), WOLFREDT devient un quator sur « Tides » dès 2020 avec un son rock et un aspect organique beaucoup marqué. Il faudra néanmoins attendre « IIII » pour obtenir la consécration et voir la formation entrer définitivement dans l'ère du post-rock.
Même si le côté planant figure toujours dans l'ADN de WOLFREDT, jouer avec un orchestre symphonique apporte vraiment autre chose ! 3 titres issus de « IIII » font donc ici l'objet d'une impressionnante relecture : "Terra Nullius", "Skeleton Key" et "The Original Android", même s'ils conservent finalement une durée identique.
Sur le premier, la partie chantée et l'accélération du rythme sur la fin sont habilement remplacés par des parties au violons qui permettent de conserver tant l'aspect ambiant que l'unité du titre jusqu'au bout. Sur le second, "Skeleton Key" lui est totalement transcendé par les violons qui suivent la rythmique de la guitare avant de prendre leur envol jusqu'à dépasser en puissance l'instrument électrique. Excellent ! Sur le troisième enfin, la partie à la guitare acoustique a totalement disparu et ici les instruments à vents et les violons en staccato prennent le relais avec une si incroyable pertinence qu'on dirait un titre écrit pour eux !
Bref, voici un pur live pour les amateurs de musiques post-rock instrumentales à la IF THESE TREES COULD TALK, LONG DISTANCE CALLING, TIDES OF NEBULA ou RUSSIAN CIRCLES.
