11 avril 2012, 5:39

RUSH : "Power Windows"

Album : Power Windows
C’est avec Peter Collins à la barre que Rush s’attelle à la réalisation de cet album qui suit Grace Under Pressure et ses claviers prédominants. Inutile de tergiverser : c'est une nouvelle réussite et on sait d'emblée, dès l'ébouriffant « Big Money », (sorte de pamphlet contre la dictature de l’argent) que l'on a affaire à une nouvelle réussite du combo canadien. Le titre annonce d'ailleurs la couleur générale de ce disque beaucoup plus offensif que son prédécesseur mais aussi extrêmement cohérent, homogène et abouti.

Si la part belle est encore laissée aux claviers (il faut néanmoins replacer le disque dans son contexte) force est de constater que la symbiose entre les orchestrations (une section rythmique à couper le souffle) et les textes de Neil Peart est remarquable. C'est désormais une habitude chez Rush depuis Moving Pictures, leur plus grand succès commercial. Les grandes plages progressives ont été, on le sait, abandonnées depuis quelques années déjà au profit de compositions beaucoup plus concises et efficaces. Cependant, même si le titre le plus long (« Territories ») excède à peine six minutes, le traitement reste globalement toujours progressif dans l’âme, « Manhattan Project » ou « Emotion Detector » en étant sans doute les exemples les plus caractéristiques (passage atmosphérique, entrée progressive d’un riff imparable, breaks à fusion…).Des messages politiques engagés sont distillés ça et là (engagement anti nucléaire, ambiguïté du pouvoir des media, de l’argent, prédominance injuste des nations riches sur les autres…) servis par une maîtrise technique qui laisse pantois ceux qui découvrent le groupe. On regrettera seulement que les guitares d'Alex Lifeson soient un peu noyées dans une production aussi datée aujourd’hui qu’elle était coutumière et "branchée" à l’époque.

(oui, oui, ils ne sont que trois sur scène, vous comptez bien !)


« Mystic Rhythm » (devenu par la suite un des hymnes de concert) clôture somptueusement cet album tout en mettant un terme à la période « synthétique » du groupe.

 
En conclusion, ce qui fait la force de ce disque est son accessibilité, contrairement à certains autres (Hemispheres, par exemple). Complexe sans être démonstratif, mélodique sans jamais sombrer dans la facilité, Power Windows apparaît comme un concentré de savoir faire, entre tradition et modernité, et un incontournable de la période « années 80 » de Rush...avec Moving Pictures, évidemment.
Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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