Salle Ernest Renan. Pour les Toulousains ce lieu est synonyme de "Salles des Fêtes", la mairie de la ville en étant propriétaire. Mais y sont-ils venus au moins une seule fois voir un concert ? Je ne parle pas là des fans qui se sont déplacés pour apprécier les prestations de BLACKRAIN ou autre KORITNI, en cet endroit aux allures de théâtre par sa façade et son hall. Je trouve son agencement correct pour l'organisation et la programmation de concerts, malgré la hauteur d'une partie du plafond - qui sera la cause de la disparition d'ongles sur les doigts d'ingénieurs du son – et la buvette en guise de bar... Une planche et deux tréteaux suffiront pour servir de l'eau, du soda et de la bière... tièdes !
Quoi de mieux pour me mettre de bonne humeur ? Avoir réussi à consacrer un samedi soir pour découvrir LIZZARD sur scène et physiquement les rencontrer... Ce que je fis, après avoir retrouvé le photographe HARD FORCE (Lilian Ginet), en traversant les loges, guidé par Hatem, le "boss" d'ici, pour rejoindre le trio sur un balconnet garnissant les escaliers de l'entrée des artistes que je venais de longer en quittant le parking, sans m'apercevoir qu'ils étaient là ! Veuillez me pardonner car en 24 ans, c'est la première fois que je mets les pieds Salle Ernest Renan...
Il n'y a pas affluence, nous prenons donc le temps de bavarder et d'échanger quelques remerciements d'être présents ce soir. Il n'y a que deux raisons qui auraient pu m'empêcher de venir au plus près de LIZZARD ce jour là : la première, que le concert soit annulé, la seconde... je la garde pour moi. J'ai donc la joie d'apprendre que le groupe travaille sur un prochain album depuis de nombreux mois et qu'il verra le jour certainement au printemps 2014. Ils ne m'en diront pas plus, si ce n'est que ce disque sera du LIZZARD à 200%, et m'assurent que le meilleur d'eux y sera retranscrit avec attention. Mathieu me confit que je pourrai découvrir deux nouvelles chansons ce soir. Will est calme et Katy a ses baguettes en main... Ils sont prêts à assurer cette date initialement prévue dans l'agenda de BUKOWSKI et c'est au pied levé que LIZZARD répondit "présent" quand ce concert fut annulé !
La soif me guette, la buvette va-t-elle tenir le coup ? MARYLOU AND THE MIRROR ouvre cette soirée qui m'a l'air d'être plus que privée. Un trio toulousain qui n'hésite pas à mixer avec habileté toutes ses influences. Du Rock n' Roll au Garage Rock en passant par des petites pointes Punk et des passages mid-tempo parfois atmosphériques, le groupe peut souvent étonner quand on ne s'y attend pas. Aussi RAMONES que WHO leur "Rock n' Roll" teinté de Pop ne me laisse pas indifférent par ces quelques moments musicalement très intéressants et réfléchis.
Petite pause pour laisser le temps à LIZZARD de s'installer, je croise Damien, responsable de leur son, qui m'informera d'un petit souci technique à propos de la table qui commande les lumières de la scène. Je ne peux évidemment pas vous représenter dans ses lignes la grimace qu'a pu faire notre photographe en pensant au chantier qui l'attendait...
C'est l'instrumental "Backslide" qui a été choisi pour débuter un programme d'une heure. Depuis le temps que je souhaitais ce moment, je pouvais enfin voir sur scène une des révélations de l'année 2012 avec l'album « Out Of Reach » sur le label Klonosphere. "Fakeworld" défile et offre le côté groove et technique de LIZZARD. Ils sont carrés et je retrouve les sensations vécues à chaque écoute de l'album ; je ne peux qu'agréablement frissonner quand "Out Of Reach" intervient, me dressant les poils par ses harmonies et sa ligne de chant.
Mathieu a de la voix, le son général est bon, on peut apprécier les moindre détails que Katy exécute sur sa batterie, c'est une retranscription millimétrée soigneusement interprétée qui se déroule devant un public attentif. Peu importe le nombre de personnes, LIZZARD se comporte comme il se doit, son répertoire nécessite un jeu unique, que ce soit devant 50 ou 1000 spectateurs.
L'émotion est là, après "Disintegrity" qui donnerait à tout animateur radio l'envie d'utiliser son intro comme générique d'émission, l'atmosphérique "Skyline", me faisant penser à un passage de l'album « Big Sounds Of The Drags » de JUNKIE XL, annonce "Loose Ends", le genre de chanson qui vous oblige à cesser tout ce que vous êtes en train faire parce que vous ne pouvez faire autrement...
Les deux inédits en plein cœur du set son les bienvenus et c'est avec attention que je décrypte leur structure... Puissant ! C'est du LIZZARD et Mathieu nous précise que le second interprété ce soir se nomme "Mascara". On se laisse agréablement maquiller l'esprit car 60 minutes, cela passe très vite.
"Orbiter" qui a fait l'objet d'un clip vidéo, bouscule par son agressivité progressive et le travail de Katy sur ce titre est exceptionnel, C'est avec intelligence que le groupe enchaîne avec "Twisted Machine" et son groove qui risquerait de soulever la poussière d'un Hellfest, et poursuit l'ordre chronologique de l'album « Out Of Reach » en terminant cette mélodique soirée grâce à "Cross The Line" et le progressif et non moins excellent "Tear Done The Sky".
J'avoue avoir l'énorme envie de revoir LIZZARD dans une ambiance un peu plus forte et des conditions à la hauteur de leur talent, un peu comme ils ont pu me décrire leurs prestations en Suède et Norvège, devant un public venu transpirer et encourager le travail que des musiciens construisent et façonnent pour l'offrir... à ceux qui viennent les applaudir justement, vous, fans de Metal et de Rock, mais surtout de musique.
Vous ne vous êtes jamais demandés ce que pouvaient faire les lézards en hiver quand vous les remarquez uniquement sous le soleil de l'été ? Et bien ils composent... Rendez-vous en 2014 !
Set-list LIZZARD :
Backslide
Fakeworld
Out of reach
Disintegrity
Skyline
Loose ends
Inédit 1
Inédit 2
The orbiter
Twisted machine
Across the line
Tear down the sky
Retrouvez la galerie complète et les photos d'après-concert par Lilian Ginet sur la page EyeLivePhoto du site HARD FORCE.
Nos remerciements à Hatem de la Salle Ernest Renan à MARYLOU AN THE MIRROR et à LIZZARD.
