5 mars 2014, 19:31

LOUDBLAST : Stéphane Buriez (Part.1)

(© Listenable Records / Anthony Dubois - DR)

 

En attendant la sortie de « Burial Ground », son nouvel album prévu le 28 avril, LOUDBLAST a repris la route pour une tournée de 17 dates avec ses potes de BENIGHTED. L’occasion de découvrir en live deux tout nouveaux titres mais aussi de discuter avec Stéphane Buriez, disert malgré l’heure tardive. D’où une interview que nous vous livrons… en deux parties !

 

C’était la troisième date de la Brutale Coalition. So far… so good ?
So far so FUCKIN’ good ! Première date de la tournée : Annecy où on a dû faire dans les 400 personnes. Hier, au Transbo (NDJ : à Lyon), c’était complet. Et là (à côté de Toulon), on a fait entre 200 et 300, ce qui est bien pour la région d’après ce que j’ai compris. La tournée démarre, on est de plus en plus à l’aise sur scène et la réaction des gens avec les nouveaux titres – “A Bloody Oath” et “From Dried Bones”, ainsi que “Abstract God” qui figurait déjà sur la compil’ « Klonosphere » – est mortelle.

Selon les dates, vous allez inclure d’autres nouveaux titres ?
On va essayer d’en rajouter un autre. On est là pour présenter « Burial Ground » qui sort le 28 avril.

Pourquoi ce titre : cimetière ?
Cet album a été construit différemment de tous les autres. J’avais pour habitude d’être le compositeur principal et là, tout le groupe, dont Alex, le bassiste, qui est un très bon guitariste – on l’avait auditionné à la guitare – a composé plusieurs morceaux. Il y a eu un vrai travail collectif et, au fur et à mesure, on s’est aperçu qu’on avait créé quelque chose de très sombre. La pochette a d’ailleurs changé trois fois car entre le moment où l’on a commencé à composer l’album et celui où on l’a choisie, on s’est aperçu qu’elle n’était plus adaptée au contenu. On est passé par des moments personnels dramatiques, ce qui a renforcé ce côté un peu ésotérique, mystique même. L’album n’a pas été dur à composer mais ç’a été difficile de le faire exister. Sur le métier, on a dû plusieurs fois remettre l’ouvrage. Peu de temps avant d’entrer en studio, on s’est isolés tous les quatre pendant quinze jours pour rebosser des morceaux, suivre des pistes que l’on n’avait pas vraiment exploitées. C’est un album très libre, sur lequel j’ai chanté comme j'en avais envie. J'ai fait des choses que je n'avais jamais faites auparavant.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Je doutais peut-être de mes capacités. J’ai la chance d’avoir autour de moi des gens qui croient en moi et qui m’ont demandé pourquoi je n’essayais pas de faire ce dont je suis capable. Sans me forcer à toujours growler. Il faut se mettre en danger, rester dans l’immobilisme, c’est planter sa carrière.

 

« J’ai la chance d’avoir autour de moi des gens qui croient en moi et qui m’ont demandé pourquoi je n’essayais pas de faire ce dont je suis capable. Sans me forcer à toujours growler. » – Stéphane Buriez

C’est marrant, quand on te voit sur scène, on a du mal à t’imaginer en proie au doute…
C’est ça aussi qui fait ma force. Si je ne doutais pas de moi, de nous tout le temps, je n’avancerais pas. Se mettre en danger, c’est ça aussi qui fait exister un groupe. On a fait des choses nouvelles, dont on avait envie, sans chercher à savoir si ça allait plaire ou pas. « Burial Ground » est un album charnière qui va faire date dans la carrière de LOUDBLAST. Le line-up actuel (Hervé Coquerel – batterie, Alex Lenormand – basse et Drakhian – guitare) existe depuis 2009, c’est notre deuxième album ensemble et il y a une vraie osmose entre nous quatre. On redémarre avec des fondations qui existent depuis maintenant presque trente ans, mais on essaie de ne pas vivre sur le passé. Bien sûr, on a de vieux  titres que l’on jouera toujours parce qu’ils sont fédérateurs, parce qu’ils ont marqué leur époque. Mais on a vraiment hâte de jouer les nouveaux morceaux parce que c’est plus bandant.

Comment se passe ce début de collaboration avec Listenable Records, le label de SVART CROWN et GOROD, entre autres ?
Très bien. Listenable est un label sérieux et passionné, les gens qui y travaillent connaissent vraiment le Death et le Metal et on parle le même langage. On rebosse notre stratégie de groupe à l’export. A l’époque où on était vraiment distribués à l’étranger, on a fait de belles choses mais malheureusement, les labels qui nous ont signés par la suite n’avaient pas cette force. Il y a beaucoup de choses à reconquérir. Je ne pense pas que Listenable nous aurait signés s’ils ne pensaient pas que cet album est exportable.

 

« Si je ne doutais pas de moi, de nous tout le temps, je n’avancerais pas. Se mettre en danger, c’est ça aussi qui fait exister un groupe. » – Stéphane Buriez

Vous avez toujours particulièrement soigné vos pochettes. A quoi doit-on s’attendre pour « Burial Ground » ?
Elle a été réalisée par un artiste américain et elle est très différente de ce que l’on a fait avant. Je ne peux pas t’en dire plus pour l’instant (sourire). Ça fait deux semaines qu’elle est décidée, on en a changé trois fois avant d’être d’accord et il a fallu que le label soit OK lui aussi. Car on a un label qui nous oriente aussi sur des choix, qui sait comment fonctionnent le public, le marché… Mais tout ce qu’on a bossé, on va le garder et le réutiliser très prochainement. C’est bien la première fois que l’on est confrontés à ce genre de problème. D’habitude, on avait toujours la pochette avant la fin de l’enregistrement de l’album, on bossait dessus entre les prises. Pas cette fois…

C’était stressant ?
Oui, surtout que du coup, ça a décalé la sortie de l’album. Le label nous a imposé la date du 28 avril, pour avoir le temps de faire une mise en place conséquente, et il sortira aux Etats-Unis en juin. Le résultat est incroyable, on n’avait pas fait ça depuis « Sublime Dementia » (1993). C’est bien d’avoir des interlocuteurs qui ont des arguments quand ils te disent que quelque chose ne va pas fonctionner. Tu le retournes dans tous les sens et finalement, tu en arrives à la conclusion qu’ils ont raison. Dans le passé, on a fait des erreurs, il y a eu des moments où l’on aurait dû plus écouter ce qu’on nous proposait. Mais quand ça marche pour toi, tu as tendance à penser que tu sais mieux que les autres. Maintenant, on sait surtout ce que l’on ne veut pas faire.

Quel sera le clip ?
J’ai reçu le montage d’“Ascending Straight In Circles” tout à l’heure mais je n’ai pas encore eu le temps de le regarder. Il devrait sortir avant la fin de la tournée et on embrayera direct sur le tournage d’un second clip. Ce morceau est un hommage à notre amie Marianne qui avait commencé à faire les lyrics de l’album. Le texte a été écrit par Heimoth, le guitariste de Seth. Il y a un certain nombre de guests sur l’album, on avait envie d’avoir des potes avec nous. Et on se branle de ceux à qui ça ne plaît pas. Fuck off !

Combien y a-t-il de titres sur l’album ?
Neuf, plus un dixième (“The Bird”) en bonus sur la version vinyle. Et à la fin de cette tournée de 17 dates, on aura un live d’une heure. On va voir avec le label mais je ne pense pas qu’on le sortira, ça sera plutôt un bonus pour le Japon car là-bas, les fans sont assez friands de ce genre de choses. Et on va aussi très vite embrayer sur un EP parce qu’il y a des morceaux qui sont déjà composés mais que l’on n’a pas enregistrés pour l’album vu qu’ils ne convenaient pas.

Il y aura aussi des reprises ?
Oui, certainement une de VENOM et une d’Ozzy.

“Bark At The Moon” par exemple ?
Oui, au hasard (sourire). On l’a fait en live avec Christophe Godin.

[Seconde partie]

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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