20 juillet 2019, 23:59

Perry Farrell + IAM + SKIP THE USE

@ Paris (Lollapalooza)

Pour la troisième fois consécutive, le festival Lollapalooza initié en 1991 par Perry Farrell, leader de JANE’S ADDICTION et PORNO FOR PYROS, est en place à Paris pour deux jours placés sous le signe de l’éclectisme et une cinquantaine de concerts prévus, allant du rock français avec les "revenants" SKIP THE USE à de nombreux groupes electro et pop, en passant par le hip-hop français (IAM) ou américain (Jayden Smith, fils de l’acteur Will Smith) et en point d’orgue pour ce qui va nous intéresser ici, Perry Farrell’s KIND HEAVEN ORCHESTRA qui vient de sortir un premier album, « Kind Heaven ». Voilà pour le samedi quand le deuxième jour accueillera entre autres THE STROKES, Ben Harper & THE INNOCENT CRIMINALS et BIFFY CLYRO. C’est donc à l’Hippodrome de Longchamp au milieu duquel trône une fois encore une Tour Eiffel miniature (mais néanmoins imposante) que je me suis rendu en cette première journée de festival.
 


Le site, qui a accueilli en 2016 la première édition française du Download Festival, a ses Main Stages situées côte à côte ainsi qu’une plus modeste un peu plus loin, l’Alternative Stage, et, enfin, la scène electro, la Perry Stage sous chapiteau, baptisée ainsi en hommage à… Perry Farrell bien sûr. C’est à 17h30 que SKIP THE USE monte sur scène devant un public très nombreux qui savoure le retour aux affaires des Français après une séparation de quelques années. Leur chanteur Mat Bastard est un frontman plus qu’efficace grâce à l’humour dont il fait preuve entre les titres et qui permet de ne jamais faire retomber l’ambiance. Ajoutez à cela l’énergie qu’il dégage (quel sportif !) et qui emmène le public avec lui dans toutes ses sollicitations et vous obtenez un cocktail efficace. Et ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui entachent cette prestation d’une heure culminant avec le hit ''Ghost''.
SKIP THE USE rejoindra ensuite la zone "Kidzapalooza" (dédiée aux plus jeunes festivaliers venus avec leurs parents) pour un set acoustique, une zone où des jeux, animations musicales et un espace détente ont été mis en place. Une très bonne idée que peu de festivals peuvent se targuer d’avoir.



© CelEye Kopp - HARD FORCE


Après avoir papillonné sur le site où d’étranges cabanes fermées voient des DJ jouer en mode clubbing pour une poignée de personnes se trouvant à l’intérieur, fait un détour vers le coin associations où l’on peut se sensibiliser à la protection de l’environnement, notamment avec Sea Shepherd que soutient le groupe GOJIRA, je gagne la Main Stage 1 pour assister au set des Marseillais IAM. Oui, « je suis pour l’éclectisme », comme on peut l’entendre dans un sketch des Inconnus et cela me permet de mettre un peu de poil à gratter dans un reportage que les "true" ne manqueront pas de critiquer comme à l’accoutumée. A force, on a le cuir tanné chez HARD FORCE et l’adage « les chiens aboient, la caravane passe » prend parfois tout son sens. IAM donc, qui en une heure va « capitaliser » comme le précise l’un des deux chanteurs principaux, Philippe "Akhenaton" Fragione, afin de proposer une set-list constituée uniquement de hits. Pour preuve, la moitié du culte « L’École du Micro d’Argent » est interprétée et lorsque le groupe quitte la scène, c’est avec un goût de trop peu dans les oreilles que je repars vers l’Alternative Stage pour le dernier concert que j’ai prévu sur mon programme.



© Christian Lamet


21h30 à l’horloge et voici l’heure du concert tant attendu. Perry Farrell’s KIND HEAVEN ORCHESTRA, constitué de 13 musiciens et choristes, dont deux violoncellistes, et dans lequel évoluent au micro Perry Farrell et son épouse Etty Lau. Le groupe, en tournée européenne, fait une halte bienvenue en France mais le public du festival ne répondra pas présent. C’est un sentiment de honte que j’éprouve sur le moment et à l’heure d’écrire ces lignes car il n’y aura eu en tout et pour tout qu’une trentaine de personnes (oui oui, vous lisez bien) pour assister à cette superbe prestation en tous points, quand SKIP THE USE plus tôt et sur la même scène rassemblait près de 3 000 personnes.
Ce n’est pas l’heure tardive qui pèche ou une météo chafouine (il pleuvra à verse pendant la deuxième moitié du set) mais bien l’ignorance du public pour le personnage public qu’est Perry Farrell (combien de personnes présentes sur le site savent que la "Perry Stage" est nommée en son hommage et qu’il a créé le festival il y a presque trente ans ?). Qu’importe au final car collé à la barrière, les heureux élus qui forment le maigre public se délectent de l’intégralité du premier album « Kind Heaven » auquel s’ajoutent deux titres de PORNO FOR PYROS, ''Pets'' et ''Tahitian Moon'', mais aussi une belle version de ''Jane Says'', ''Stop !'' et ''Mountain Song'', trois classiques de JANE’S ADDICTION. Entre chorégraphies sexy et mises en tableau des chansons par le biais d’animations superbes sur l’écran qui orne le fond de scène, c’est avec le sentiment d’être un privilégié que je termine cette journée, trempé mais heureux.

Il est certain qu’il faut avoir l’esprit ouvert pour se rendre à Lollapalooza même si l’on est bien éloigné des premières éditions du festival dans les années 90 où se côtoyaient JANE’S ADDICTION bien entendu, LIVING COLOUR, NINE INCH NAILS ou le rappeur ICE-T, peu avant la création de son groupe hardcore, BODY COUNT, et qui avait en lui l’ADN du rock tendance plus hard que pop. Mais les gens évoluent, les mœurs aussi, le temps passe et s’il manquait un festival pop rock au sens large du terme pour la périphérie parisienne, alors Lollapalooza remplit désormais cette fonction avec brio.



© Jérôme Sérignac
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Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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